Concerts n La 8e édition du Festival du Monde arabe de Montréal (FMA), inaugurée le 26 octobre et se poursuivant jusqu'au 11 novembre, présente une large palette de la culture algérienne. Le groupe Gaâda de Béchar a drainé beaucoup de spectateurs, le 29 octobre dernier, venus entendre ou découvrir les airs venus du Sud algérien : Blues du Sahara, rythmes hypnotiques, tindé, chant targui, bédouin, et autres sonorités qui font la richesse d'une culture plusieurs fois millénaire, que l'oralité et la tradition ont préservée de la déperdition. La chanteuse Kheira Belakhal et sa troupe El-Naïlia, ont inauguré, le 31 octobre, le cycle des soirées algériennes. Spectacle haut en couleur, «totalement dépaysant», avec une artiste épatante d'une passion et d'un amour sans limites envers la tradition musicale, et une troupe interprétant danses et gestuelle ou rythmes, mélodies et vie ne font qu'un. Pendant plus de deux heures, avec en ouverture une chanson sur le 1er Novembre, les artistes, en tenues traditionnelles, assises à même le sol et s'accompagnant d'un luth, d'une derbouka, des t'azora et de leurs mains, ont exécuté des airs du répertoire et des danses qui ont non seulement séduit un public majoritairement québécois mais poussé sur la piste de danse de nombreuses personnes. Originaire de Tindouf, le groupe qui s'est déjà produit aussi bien en Algérie, dans le monde arabe, qu'en Europe (France, Grèce, Italie), reprend surtout la musique et les danses d'El-Houl. La soirée du 1er novembre était réservée au groupe Bali de Djanet, que dirige son fils Nabil, qui tente de donner un nouveau souffle à l'œuvre de la légende de la chanson targuie, le défunt Othmane Bali (1953-2005), qui a su admirablement chanter le désert, la vie nomade et la beauté de ses paysages et de ses gens. Le groupe a interprété plus d'une vingtaine de chansons de Othmane Bali, lors d'une soirée «chargée de couleurs et de sonorités musicales qui ajoutent une dimension supplémentaire à la magie et à la beauté du désert», note un spectateur, qui relève que le fils ne s'est pas contenté de reprendre l'œuvre du père, mais lui a donné une autre dimension en l'ouvrant à d'autres rythmes et genres musicaux (jazz, Reggae) dans une nouvelle interprétation qui a déjà enjoué plusieurs scènes mondiales où le groupe s'est déjà produit. Autre groupe et autres sonorités musicales algériennes : le diwan de Khalida Azzouza, une artiste accompagnée par des musiciens québécois. La soirée, a surtout révélé que la musique n'a pas de frontières «pour un voyage porté par le souffle du Sud, avec ses élans et ses émotions, vers un Nord plus chaleureux, plus nostalgique».