Mais, pour parvenir à l'objectif attendu, il faut s'entourer de garanties. La première, c'est celle de dessiner les contours d'une politique de l'école de formation de l'élite en Algérie et d'en déterminer les moyens que cela implique. La seconde, c'est aussi toute une stratégie et un réseau à « tisser » et dont les clubs, les ligues, les fédérations et même le Comité olympique seront les acteurs. Ce dernier aura pour mission d'inculquer les valeurs, morales à des jeunes qui se trouveraient en manque. Lancement des écoles de formation de l'élite : un vaste chantier Il va falloir aussi former les ressources humaines et concevoir les programmes, les méthodes et les contenus à mettre en œuvre. Attention, aucun programme aussi performant soit-il, conçu ailleurs, ne peut répondre parfaitement à nos besoins. La mise en place des écoles de formation de l'élite sera un vaste chantier où seront mis en branle et responsabilisés les directions techniques de wilaya, de régions et des directions techniques nationales. Les DTN (Directions techniques nationales) devront aussi suivre, réguler, évaluer et concevoir les outils didactiques pour les entraîneurs – formateurs des écoles de formation de l'élite. Elles doivent également mettre constamment les acteurs à niveau de l'évolution des sciences, notamment celles qui sont en rapport avec les pratiques du sport. Déterminer les pôles d'implantation des écoles Les fédérations et les ligues doivent par ailleurs cibler les pôles où seront implantées les futures écoles de formation de l'élite comme elles qui doivent mettre en place un système de compétition adapté qui tiendrait compte de l'évolution des jeunes des écoles de formation de l'élite mais aussi des normes admises en la matière à l'échelle internationale sur la base de programmes progressifs d'enseignement et d'entraînement unifiés destinés aux jeunes de ces écoles et doivent également organiser des stages d'appoints indispensables devant regrouper les meilleurs. C'est important : les DTN doivent aussi, dès le jeune âge, mettre dans le bain de la compétition nationale et internationale les jeunes talents issus des écoles de formation de l'élite. Il faut aussi faire en sorte de créer les conditions à même de permettre à ces jeunes d'intégrer sans problème les équipes nationales. L'indispensable accompagnement de l'état L'Etat, à travers ses directions centralisées et décentralisées sectorielles concernées, veillera au grain, car il reste le garant de l'intérêt général et de l'utilité publique. L'Etat doit impérativement accompagner la dynamique. Le financement des écoles de formation de, l'élite par l'Etat et leur dotation par d'autres moyens nécessaires doivent obéir à des critères stricts dont celui de la rentabilité. Il est de même du choix des ressources humaines d'encadrement qui doivent reposer sur une compétence avérée. Les fédérations doivent par ailleurs garantir la protection des clubs formateurs de l'élite en évitant notamment les transferts « sauvages » et sans raison valable des jeunes talents d'un club à un autre. Des résistances sont à attendre C'est à un bouleversement des mœurs qu'il faut s'attendre. Une révolution qui ne sera pas épargnée de résistances. Il ne sera pas facile de transformer d'emblée un état d'esprit sclérosé que seule la persévérance pourrait faire évoluer. La mise en place des écoles de formation de l'élite dans toutes les disciplines sportives ne manquera sans doute pas de déranger bon nombre de dirigeants sportifs qui préfèrent « acheter » des athlètes au lieu de les former. Il faut donc s'attendre à de l'obstruction de leur part, car il s'agira de réorienter la finance du club, chose qui gênerait beaucoup les « ventes » de sportifs observées qui, il faut le dire, sont souvent entachées d'irrégularités La création d'écoles de formation de l'élite reste aussi une œuvre de moralisation de notre mouvement sportif national En attendant la mise en place du dispositif de la pratique sportive professionnelle dans notre pays avec tout ce qui va avec, notamment les centres de formation qui auront pour mission de former des sportifs professionnels, la création d'écoles de formation de l'élite reste aussi une œuvre de moralisation de notre mouvement sportif national comme elle est une occasion de donner aux vrais cadres sportifs algériens, ceux qui sont marginalisés particulièrement de se mettre en valeur, car ils trouveront dans les écoles de formation de l'élite un cadre impénétrable au premier venu. Former un futur champion en lui donnant une assisse évolutive exige beaucoup de volonté, un savoir, un savoir-faire, de l'intelligence et énormément de patience. Une occasion pour les cadres sérieux de se mettre en valeur Les cadres formateurs qui ont fui le secteur de la jeunesse et des sports et la noble formation des jeunes n'avaient justement pas trouvé, par le passé, les conditions idoines ni le cadre pour exprimer leurs compétences. Certains l'ont exprimé ailleurs, dans d'autres pays avec abnégation et réussite pour certains. Former un futur champion en lui donnant une assise évolutive exige beaucoup de volonté, un savoir, un savoir-faire, de l'intelligence et énormément de patience Enfin, puisse cette réflexion contribuer au réveil d'une opinion toujours empressée à s'agiter devant les défaites de nos élites, mais bizarrement inerte devant les carences de l'éducation sportive nationale, par où tout commence toujours. L'auteur est Ex-entraîneur et directeur technique national de judo, Ex-directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya de Tizi Ouzou et El Bayadh