Le populisme du directeur de l'éducation s'est emparé samedi des ondes de la radio Cirta FM. Le forum de la radio locale, qui a sinon beaucoup de mérite, n'a pas su tirer le meilleur de son invité qui, lui, savait manipuler le micro pour éviter les questions gênantes et peindre la réalité de son secteur aux couleurs du monde de Disney. Devant s'expliquer au sujet de la mise en application de l'horaire unique, la restauration et le livre scolaire, Ahmed Guellil s'est attribué, comme d'habitude, les bons points d'une « rentrée réussie » en pointant du doigt, en ce qui concerne les dysfonctionnements, quelques « poches stagnantes ». Un nouveau concept que veut nous faire avaler celui qui crie à chaque occasion son autorité absolue sur les services de l'éducation. Le débat aurait pu être recentré à la suite du cri de détresse lancé au téléphone par une enseignante pour égrener un chapelet de désagréments, notamment l'impossible accès au bureau du directeur et le traitement qu'on réserve aux enseignants aux portes de la direction, « on ose lever la main sur nous », dira-t-elle. Hélas, comme un poisson glissant entre les mains d'un enfant, l'invité a pu sortir du piège en précisant que les canaux de communication existent à travers ses services mais ne fonctionnent pas à cause des « poches stagnantes ». C'est la faute aussi à ces « poches » si le livre scolaire n'arrive pas à tous les élèves, et si les cantines n'arrivent pas à satisfaire les enfants scolarisés, argumentera-t-il à chaque fois. En réponse à d'autres auditeurs qui exprimaient des problèmes individuels ou exposaient des situations aberrantes, Guellil « le justicier » a réagi par des promesses de mesures imminentes pour redresser les torts et punir les subalternes « dénoncés ». Les questions qui touchent aux entraves faites aux syndicats autonomes, le scandale du concours de recrutement des enseignants ou encore la marginalisation des compétences au profit des cousins au sein de la direction, n'ont pas été évoquées. Finalement, l'émission qui, en présence de journalistes de la presse écrite, devait éclairer les Constantinois sur les questions de l'école, a fait flop et n'aura servi qu'à son invité qui, lui, a fait passer tous ses messages.