Les dernières heures du Ramadhan à Aïn Defla ont révélé les tendances de tous les microcosmes de la société. En effet, on aura d'abord noté une grande frénésie parmi les citoyens consistant à vouloir s'approprier à tout prix une nouveauté même sans grande valeur. A ce propos, soulignons que les commerces informels ont connu une affluence record accueillant surtout une clientèle en provenance des zones rurales, qui a trouvé plus ou moins son compte dans ces souks populaires. Par ailleurs, les boutiques et centres commerciaux implantés dans les villes en ont attiré plus d'un dans leurs filets en proposant des produits souvent contrefaits et à des prix exorbitants. Mais qu'à cela ne tienne, les parents se sont encore endettés pour satisfaire une progéniture de plus en plus exigeante et c'est encore le petit fonctionnaire qui a cédé en s'arrachant tout de même quelques cheveux. Quant à ceux plus démunis, on aura remarqué qu'en dépit de quelques élans de solidarité et des plans mis par les pouvoirs publics, le phénomène de la mendicité s'est accru pendant le mois de jeûne et des femmes ont été vues fouillant dans les décharges publiques à la recherche d'un reste de laitue. Quant à l'autre catégorie de citoyens, celle des pickpockets, en hausse depuis la dernière grâce présidentielle, elle a trouvé dans les marchés populaires de quoi se remplir les poches en usant souvent de la manière forte. Comme on le constate, le citoyen à Aïn Defla a tenu à faire la fête malgré ses conditions difficiles puisque, faut-il le rappeler, les services concernés ont enregistré plus de 28 000 personnes nécessiteuses dont 10 000 pour la seule ville de Khemis Miliana et comme l'a souligné le premier responsable de la wilaya dans l'une de ses interventions « celui qui affirme que la population de Aïn Defla vit à l'aise, se trompe énormément ». Cependant, on aura noté que riches, pseudo-riches et pauvres se sont associés pour faire la fête différemment peut-être, mais sûrement.