La population de Aïn Defla n'a pas attendu le premier jour du Ramadhan pour faire le plein de tout ce qui peut être plus ou moins utile durant ce mois sacré. Ainsi, les consommateurs perpétuent cette tradition qui veut que l'on s'approvisionne à l'avance pour se prémunir contre d'éventuelles pénuries de produits ou de nouvelles flambées des prix. Alors, à la veille du Ramadhan, il était difficile, voire impossible, de dénicher un sachet de lait ou une baguette de pain. Au premier jour de jeûne, l'on pouvait observer dès les premières heures une intense activité, notamment au niveau des espaces commerçants habituels où des citoyens s'adonnaient à l'achat d'ustensiles de cuisine, de légumes, d'épices, de viande et autres. Pourtant, les prix affichés pour certains produits font carrément fuir les petites bourses qui se rabattent sur les légumes de qualité inférieure et parfois même douteuse. A titre d'indication, signalons que le prix de la pomme de terre varie, selon la qualité, entre 25 et 45 DA/kg, tandis que la carotte est cédée à 70 DA, la courgette entre 20 et 90 DA selon sa texture. Au premier jour du Ramadhan, les citoyens en quête de viande n'hésitent pas à acheter viandes rouges et volailles proposées par des vendeurs informels. Ces derniers ont en effet aménagé des mini-boucheries où ils proposent de la viande à 600 DA/kg et les abats, tels que la panse ovine non vidée, à 250 DA. Sur le même site, le poulet abattu sur place coûte 250 DA/kg. Inutile de préciser que les conditions de vente de ces produits ne sont guère rassurantes, surtout au regard de la canicule qui sévit en cette période. Une virée à l'abattoir municipal de Khemis Miliana, le plus grand et le plus ancien de la wilaya de Aïn Defla, permet de constater que l'activité est là aussi à son apogée. En effet, affirmeront sur place les deux vétérinaires en poste, cette structure reçoit les premiers jours de jeûne quelque 200 têtes d'ovins. Ce mois sacré est également une période propice pour certains éleveurs pour faire des bénéfices en se débarrassant de quelques brebis qu'ils vendent souvent au même prix que la viande ovine de qualité. A noter que le kilogramme de viande bovine coûte en boucherie quelque 800 DA, contre 70 pour la viande ovine. Rappelons aussi que la population de Aïn Defla, principalement celle vivant dans les zones rurales, privilégie surtout la consommation de viande caprine, en raison de son prix abordable, mais également pour sa valeur nutritive et gustative, comme le soulignent M. Tahari et A. Khalloufi, vétérinaires au niveau de l'abattoir communal de Khemis Miliana. Ainsi, plusieurs bouchers activant au marché couvert de la même ville se spécialisent uniquement dans la vente de la viande caprine. Enfin, quelques citoyens interrogés expriment surtout leur souhait de voir sévir sur le terrain, les agents de contrôle de la qualité et de répression des fraudes pour faire barrage aux parasites et spéculateurs surtout en ce mois de piété.