Ils sont unanimes à dire que leur problème majeur réside en fait dans la commercialisation de leurs produits. Les artisans, malgré le public nombreux qui visite leurs stands lors des expositions, n'arrivent pas à vendre ce qu'ils fabriquent. La céramique est un art magnifique. Nous avons eu à le confirmer à travers toutes les merveilles qui ont été exposées au 1er Salon national de la céramique qui s'est tenu à Médéa du 8 au 11 novembre et qui a permis à des artisans de 14 wilayas du pays de se rencontrer, d'échanger leurs expériences et de se découvrir. Chenoufi Mohamed, céramiste et diplômé de l'Ecole des beaux-arts, évoquera également la difficulté que rencontrent les céramistes quant à l'acquisition de la matière première : l'argile blanche qui est chère du fait qu'elle est importée de France, d'Italie ou encore et surtout d'Espagne. « L'inflation des prix de l'argile blanche a augmenté de 30% », précisera Brahmi Mohamed, président de l'association Ayadi des céramistes algériens qui active depuis 2001 et qui regroupe 60 membres représentant 24 wilayas du territoire national. Koudil Lotfi, artiste peintre de formation spécialisé dans la céramique et la porcelaine, dira que son métier lui permet de s'exprimer à travers la manipulation de la terre, de l'eau et du feu. Lui, par contre, ne rencontre aucune difficulté à trouver sa matière première puisque, dira-t-il « j'utilise l'argile rouge du djebel Zeccar de ma ville ». Il a construit sa petite entreprise par un prêt ANSEJ et aujourd'hui, il est pleinement satisfait. Selon notre interlocuteur, la sensibilisation et la médiatisation sont des facteurs indispensables en matière de promotion de l'art mais malheureusement insuffisants, voire parfois complètement absents.