« Non ! C'est faux. Je n'ai pas voulu tuer mon enfant », répond H.Z, à la barre, jugée pour tentative d'infanticide, hier, lors de la deuxième séance de la session criminelle. Les faits se sont déroulés en février 2006 quand H.Z était enceinte de neuf mois. Ce soir là, c'est au domicile des voisins de ses parents qu'elle passait la nuit. Il était 3 heures du matin, elle dormait quand soudain son bébé choisit de quitter sa poche pour affronter la vie. Réveillée par les mouvements de son enfant, H.Z. s'était précipitée dans les toilettes, où elle avait mis au monde son bébé. Triste situation pour cette jeune mère de 30 ans à peine, dont l'histoire a divisé l'importante assistance présente à l'audience. En effet, son mobile était de cacher sa bêtise, elle n'avait nullement l'intention de donner la mort à son enfant. Prise au piège entre ses parents et la société (ses voisins), elle voulut seulement le cacher, mais elle avait mal choisi la cachette. Son hôte, H.M. qui aurait entendu le bruit des pas et les cris d'un bébé, s'est réveillé. Il avait cependant remarqué que H.Z. revenait de la cour et il sortit pour voir d'où venaient les cris. C'est là qu'il retrouva le bébé enveloppé dans un bandeau. Il alerta la protection civile et dénonça son invité de la nuit. Acculée par le représentant du ministère public, H.Z, les yeux larmoyants, le corps affaibli par les regrets, dira : « j'étais seule, inconsciente de mes actes, j'ai voulu étouffer le scandale, cacher ma progéniture, machinalement je me suis dirigée vers la cour et j'ai balancé mon bébé pardessus le mur »… « Non, le mur n'était pas très haut ! » … « Le père ! C'est une connaissance très courte, il s'appelle Lamine et je ne l'ai plus revu depuis ». Qu'avez vous à dire ? Lance le juge à l'accusée. « Je ne savais pas ce que je faisais ce soir-là, je vous jure que j'étais inconsciente et je n'avais jamais l'intention de tuer mon enfant… Aucune femme au monde ne pourrait le faire ! ». L'avocat de la partie civile a requis la lourde peine de 10 ans de réclusion criminelle. Cependant, l'avocat de la prévenu, dans sa plaidoirie, a insisté sur le fait qu'en aucun cas il a été prouvé qu'elle voulait donner la mort à son enfant. Après délibération, elle sera condamnée à 3 ans de prison avec sursis. Sentence que les personnes présentes à l'audience ont accueillie avec soulagement pour cette pauvre victime.