A peine si les foyers, dont la plupart sont érigés avec du parpaing et du pisé, bénéficient, et ce, depuis peu de l'adduction d'eau potable et de l'électricité domestique. Quant au réseau d'assainissement et du bitumage de la voirie, l'initiative n'est pas encore inscrite dans le plan communal de développement de la commune de laquelle relève la plèbe exposée, faut-il souligner, aux maladies générées par les MTH, notamment. Le décor de gadoue lorsqu'il pleut et des monticules d'ordures ménagères, parsemant le site devient cafardeux pour les laissés-pour-compte de cette partie de l'arrière-Algérois, nichée entre Baba Ali et Birtouta. Triste spectacle aussi, lorsqu'en 2007, les moindres commodités sont absentes dans un bourg situé, pourtant, à un jet de pierre de Birtouta. En effet, les conditions de vie déplorables deviennent alarmantes, lorsque le quidam constate le déversement des eaux usées parcourant les alentours et que les enfants sont contraints d'enjamber pour rallier leur école. « Nous avons de cesse d'interpeller les autorités locales sur la situation pénible et non moins dangereuse que nous endurons depuis des lustres », tempête ammi Rabah, relayé dans la foulée par B. Abdelkader, un voisin qui, le cœur serré, crie sa douleur depuis plus d'un demi-siècle. Une âme en peine qui manifeste, par ailleurs, son haut-le-corps et son haut-le-cœur, devant l'inertie des élus qui n'ont d'yeux pour les administrés que lorsqu'il s'agit de mener leur campagne lors des élections locales, fulmine une mère de famille habitant un gourbi depuis plus d'une trentaine d'années. Non loin de cette localité, les habitants, abandonnés à leur triste sort, voient l'érection d'une cité flambant neuve, dont « les logements, disent-ils sur un ton amer, sont attribués à d'autres que nous les infortunés ». « Certains ont fourni des dossiers dans le cadre de la formule sociale depuis 20 ans, mais leur demande de logement est, à chaque fois, renvoyée aux calendes grecques », renchérit Rachid qui, attendant toujours l'octroi d'un toit décent, continue de ronger son frein, au même titre que ses pairs du « maudit » Haouch Betrous qui prennent leur mal en patience... « Bien que les responsables de la wilaya d'Alger soient saisis sur les conditions de vie lamentables que nous vivons, ainsi que les cassettes transmises à l'ENTV sur notre désarroi, aucune suite ne nous a été réservée », tient à rappeler Abdelkader Korichi, président du comité de Haouch Betrous. Un patelin dont les habitants, commente-t-il non sans une pointe de dépit, n'ont pas hésité à être aux avant-postes dans la lutte contre le terrorisme.