Quand bien même la taxe sur l'activité professinnelle (TAP) demeure une ressource supplémentaire, cela reste insuffisant dans la mesure où cette plus-value est affectée aux charges obligatoires, celle du fonctionnement », explique le P/Apc de la commune de Khraïcia, M'hamed Sennoun qui reste toutefois « sensible aux doléances et à la grogne parfois des habitants concernant certains projets que les élus sont censés prendre à bras-le-corps ». En vain, car « notre souci, martèle-t-il, est de répondre à un programme d'action que nous jugeons prioritaire, pas selon l'humeur d'une certaine coterie ». A vocation agricole - viticole dans le passé -, la seule solution pour dynamiser la commune sur le plan économique et lui permettre, par conséquent, de se développer, c'est de lui permettre d'être une zone d'activités pour attirer de potentiels investisseurs économiques. Autrement dire, rendre ses terres agricoles urbanisables, et là il n'est pas aisé de trancher le nœud gordien au niveau du foncier pour transformer le manteau verdoyant de la commune en lopins de terre industriels, laisse entendre notre interlocuteur qui nous rappelle que « la décennie noire a généré beaucoup de problèmes, notamment celui de la construction anarchique (...) ». Selon le P/Apc, plus de 80% des constructions érigées dans la commune depuis 1990 sont illicites sur le plan juridique dès lors qu'elles sont réalisées au détriment des terres agricoles. En effet, la transaction des particuliers concernant le foncier se fait sur papier timbré ou par simple document de décision. Environ 2000 constructions ne sont pas publiées au niveau de la conservation, dira le premier magistrat de la commune. Le dilemme dès lors se pose : faut-il régulariser la situation des contrevenants à la loi ou bien démolir leurs bâtisses de fortune érigées à la faveur d'une période où l'autorité publique avait les yeux braqués ailleurs ? Pour l'heure, l'APC semble éviter les heurts. Elle n'a pas les coudées franches pour passer à l'opération démolition, sinon faire le constat des lieux et mettre en demeure ceux qui enfreignent désormais la loi en matière de foncier agricole. Pour 2005, le plan d'action de la commune, dont la population est de 23 000 âmes, se résume au bitumage de certains axes routiers, notamment le chemin de wilaya 111, la réalisation d'un CEM, outre une école en cours de réalisation et un château d'eau de 1000 m3 qui sera opérationnel dans trois mois. Aussi, « plus de 95% des habitants bénéficient de l'électricité et du réseau Aep en attendant l'alimentation en gaz de ville qui couvre à peine 10% des foyers », tient à préciser à notre endroit le P/Apc.