Les services de la Protection civile ont repêché, hier matin, un quatrième corps des 13 membres de l'équipage du cargo Béchar encore portés disparus, suite à son naufrage samedi dernier près du port d'Alger. S'exprimant, hier, lors d'une conférence de presse, le chargé de communication de la Compagnie nationale algérienne de navigation (CNAN), Halim Bounehas, a indiqué que « le corps de la victime, repêché au niveau du quai n°24, n'a pas encore été identifié ». Alors que celui-ci a été reconnu par ses collègues matelots du cargo ayant coulé, Béchar en l'occurrence, comme étant le maître d'hôtel. M. Bounehas donne, à cette occasion, le nouveau bilan qui s'élève ainsi à 12 disparus, 4 morts et 2 rescapés, sachant que 18 membres sur les 28 composant l'équipage du Béchar étaient à bord le jour du naufrage, précisant que les opérations de recherche se poursuivent toujours. Il a, en outre, ajouté qu'« une enquête va être menée pour déterminer les causes et les circonstances et situer les responsabilités dans cette catastrophe ». M. Bounehas, qui a nié « toute relation entre l'état du navire et l'accident », a cependant « déploré le manque de moyens de sauvetage en haute mer ainsi que l'absence d'un service de météorologie au sein de l'Entreprise portuaire ». La Compagnie nationale des opérations de sauvetage (CNOS) a été montrée du doigt par le conférencier qui soutient que celle-ci devait envoyer des hélicoptères, mais elle n'a pu faire décoller ses engins à cause du mauvais temps. Quant à l'administration portuaire, celle-ci estime, par le biais de son chargé de communication, M. Aïssi, qu'« on a tout fait pour sauver les membres de l'équipage, en vain ». Ce faisant, quatre jours après le sinistre, la tristesse, la peine et la désolation transformaient les visages des familles de disparus qui attendaient impatiemment des nouvelles de leurs proches. Celles-ci ainsi que des matelots du Béchar dénoncent avec force la lenteur des opérations de secours pour retrouver les disparus. Il est reproché aux responsables de ne pas utiliser suffisamment d'hommes-grenouilles pour accélérer les opérations de recherche des corps disparus. Les familles des victimes demandent, de ce fait, une accélération des opérations de recherche pour « leur permettre d'enterrer et de faire le deuil des leurs ». Il convient de signaler qu'une terrible pression est exercée sur ces familles afin qu'elles ne s'adressent pas à la presse. Mme Chabha, représentante syndicale de la CNAN au niveau de l'UGTA, a même menacé devant les journalistes un matelot de représailles à la fin de cette affaire. On relève également les dépassements des vigiles de la CNAN qui empêchent carrément les parents des victimes d'approcher les journalistes. Il convient de rappeler qu'en plus du naufrage du Béchar, deux autres bateaux, le navire algérien Batna et le turc Wanda, ont échoué près du port d'Alger le même jour, le samedi dernier notamment. Fort heureusement, les membres des équipages de ces deux navires sont sains et saufs. Ces accidents sont dus essentiellement au climat défavorable et notamment aux vents violents dont la vitesse a atteint ce jour-là les 100 km/h.