Le nombre de villas et autres constructions individuelles réalisées mais toujours pas « finies » est impressionnant. C'est du moins ce que constatent les services de l'urbanisme de la wilaya d'Alger. D'après les estimations de la wilaya, ces villas qui enlaidissent la capitale sont au nombre de 10 000. Ces bâtisses réparties sur les quatre coins de la capitale n'assurent pas le minimum d'esthétique requis pour un tissu urbain ordinaire et encore moins pour une capitale. Briques apparentes, bouts de ferrailles saillants et des poteaux érigés en prévision d'un nouvel étage sont autant de motifs susceptibles de faire réagir les services de l'urbanisme de la wilaya qui sont justement chargés de faire respecter la loi dans ce domaine. « La loi accorde un délai de trois ans depuis le début de la construction pour que celle-ci soit finie. Si ce délai n'est pas respecté, le propriétaire est tenu de renouveler son permis de construire », nous explique-t-on. On nous informe justement que « la plupart des villas qui présentent ce genre d'anomalie ont été érigées, il y a plus de trois ans ». Pour ce qui est des raisons du non-respect de la loi dans ce domaine, l'on estime que cela est beaucoup plus lié au laisser-aller qu'à autre chose puisqu'« en apparence, les propriétaires de ces bâtisses ont les moyens de les finir et donc de se conformer à la loi ». Il faut dire aussi que malgré le fait que la réglementation est claire en ce qui concerne l'obligation de donner un aspect acceptable aux constructions individuelles, il n'en demeure pas moins que les amendes prévues sont dérisoires. Celles-ci se situent entre 500 et 1200 DA. On comprend dès lors que certains propriétaires de villas préfèrent, s'il le faut, payer une amende de 1200 DA que de lancer des travaux qui généreront de nouvelles dépenses. Il convient de signaler ainsi que les amendes sont rarement payées. « Des mises en demeure ont été adressées à certains contrevenants, mais le problème persiste toujours. » Ce qui complique davantage les choses, c'est que de nouvelles constructions apparaissent régulièrement et dont les propriétaires ne semblent pas se soucier de la réglementation en vigueur. L'administration de la wilaya d'Alger aura donc beaucoup à faire devant un tel problème. On nous informe, par ailleurs, que les communes qui comptent le plus grand nombre de villas non finies sont des communes à vocation agricole. Ainsi, après avoir envahi et détruit des terrains agricoles, ces bâtisses dénaturent à présent le tissu urbain de la capitale.