La tendance actuelle est au commerce de la viande rôtie. C'est le grand boom des rôtisseries des foires de la bombance. Le phénomène des brochettes de merguez et de viande a pris de l'ampleur à la faveur du Ramadhan, notamment à Aïn Naâdja et à El Hamiz. D'ailleurs, le florilège des gargotes de kermesse pousse sans ménagement vers la porte de sortie les professionnels du grill-room. Il suffit donc d'un parasol et d'un enclos en roseaux pour s'autoproclamer au pied levé à l'office de bouffe populaire. Les barbecues embrasent à fond les braises. Le tison affriolant appâte et séduit les fins gourmets tel l'éclat du chandelier qui aimante des insectes volants. Cela vaut le détour de creuser davantage la conception de ce créneau, qui renaît peu à peu de ses... cendres. Le créneau ne constitue pas une nouveauté, puisqu'il existait déjà à la place des Martyrs durant les années 1970 aux côtés des marchands de châtaignes et de glands. L'idée n'est, de cette façon, pas si mauvaise que ça. Au contraire, cela a le mérite de créer de l'emploi. A condition que les services communaux d'hygiène s'en mêlent et posent au préalable les balises contre les dérives liées successivement à la sécurité alimentaire. Ce n'est qu'à cette exigence que l'activité s'identifiera à celle des marchands de hot dogs d'outre-Atlantique. La preuve, que ce soient au quartier des abattoirs du Ruisseau ou à El Biar, l'enthousiasme des consommateurs les plus huppés n'a pas changé d'un iota, à la grande joie de ceux qui ont la chance de disposer de locaux et de matériels adéquats. C'est dire que, même au soir de la fête de l'Aïd El Fitr, l'atmosphère était chargée d'exhalaisons voilées, qui aiguisent les appétits et ajoutent du piquant à l'élan populaire.