La suppression des barbecues annoncée à quelques jours du début du Ramadhan par l'Autorité de régulation de la wilaya d'Alger chargée de la concurrence et des prix a échoué. Au lieu de descentes inopinées sur le front de la prohibition, les structures chargées de la protection du consommateur et de la préservation de la santé publique laissent faire. Pire, le phénomène a pris de l'ampleur durant la fête de l'Aïd El Fitr où toute une kyrielle de vendeurs de hâtelet a pris d'assaut la voie publique. En conséquence la merguez roussie sur des étincelles, et la harissa coule à flots. L'effet de l'impunité aidant, Alger accumule les rôtisseries improvisées en plein air, notamment à la place du 1er Mai ou les tournebroches incandescents virevoltent à plein régime sur le boulevard Aïssat Idir. Plus grave, l'air est devenu irrespirable dans la commune de Gué de Constantine à cause de l'atmosphère délétère créée par les marchands de brochettes. Toujours égale à elle-même en pareille période de l'année, la cité de Aïn Naâdja détient la palme de l'assortiment hétéroclite de grills de fortune forgés en différents endroits de l'agglomération. Pour ce faire, il suffit d'un fourneau embrasé placé à même le trottoir et le tour est joué. L'effet du miel sur les abeilles est assuré en raison de l'afflux régulier de lèchefrites qui entoure ces grills en l'absence des règles élémentaires d'hygiène.