Le trésorier du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Sadaoui Abdelhamid alias Abou El Haïthem, a été abattu par les forces spéciales de l'ANP dans la nuit de mercredi dernier, vers 20h, à Sikh Oumedour (Oued Aïssi), à 10 km à l'est de Tizi Ouzou. Le terroriste qui était également en charge de la gestion de la logistique du GSPC était de retour de la ville de Azazga où il avait déposé un de ses acolytes. Le troisième terroriste qui l'accompagnait a réussi à prendre la fuite. Toutefois, celui-ci aurait été grièvement blessé, affirment des sources sûres. Le trésorier de l'ex-GSPC et son acolyte étaient à bord d'une Peugeot 406. Sadaoui avait un faux permis de conduire. Abou El Haïthem, 43 ans, né à Bordj Ménaïel (Boumerdès), a été pris en filature à partir d'Alger par une unité spéciale de l'ANP, appuyée par les éléments de la brigade mobile de la police judiciaire de Tizi Ouzou. L'élimination d'Abou El Haïthem a permis la récupération de deux grenades, deux PA et un carton contenant 350 balles de kalachnikov. Les services de sécurité ont également trouvé dans le véhicule deux micro-ordinateurs portables et 19 téléphones portables dont un connecté au réseau de téléphonie Thouraya, en plus de faux documents administratifs. Abou El Haïthem a rejoint le maquis au début des années 1990 et était activement recherché par les services de sécurité. Avec l'élimination de Sadaoui Abdelhamid, qui se trouve être le bras droit de Droukdel, l'émir national du groupe terroriste, les forces de sécurité ont incontestablement gagné une bataille décisive contre le GSPC. A l'instar de Abou Haïdara, ou Redouane Fassila, de son vrai nom Harigue Zoheir, émir de la zone 2 pour l'organisation (centre du pays) et conseiller militaire de Droukdel, neutralisé en octobre dernier en Kabylie alors qu'il se trouvait avec deux de ses gardes, Sadaoui Abdelhamid est considéré aussi comme l'un des plus redoutables responsables du GSPC. Toutes les images vidéo enregistrées par cette organisation terroriste le présentent comme une éminence grise du GSPC. Ce nouveau succès des forces de sécurité est le fruit de la nouvelle méthode qui consiste à installer des barrages militaires mobiles sur les axes routiers, notamment en montagne, où les citoyens ont informé des mouvements de terroristes. Ces derniers ont profité du départ des brigades de la gendarmerie de la région pour s'y implanter et en faire leur zone de prédilection. Cette nouvelle stratégie a, rappelons-le, permis aussi l'élimination de Ali Diss, un des architectes des attentats suicide commis dans l'Algérois cette année, et son compagnon Al Achaâchi, recruteur et organisateur des convoyages de l'armement du sud du pays vers les maquis du GSPC. De même qu'elle a permis, toujours avec l'aide de la population, l'élimination d'un certain Hamid Rsas, conseiller militaire de la phalange Enour. Ainsi, après le coup dur qu'il a reçu avec la mort de Ali Diss et de Redouane Fassila, le GSPC vient de perdre un de ses éléments les plus redoutables. Le bon rendement de la nouvelle approche sécuritaire appliquée par les services de sécurité s'explique par le fait que de nombreux terroristes du GSPC se sont transformés en informateurs dans l'espoir de bénéficier des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation. Grâce à eux, de nombreux émirs de l'organisation terroriste ont été abattus ou arrêtés et plusieurs attentats avortés. Une situation qui a engendré une psychose dans les rangs de la direction du GSPC.