Ses dirigeants décimés au nord, ses éléments pourchassés au sud, le Gspc vit ses derniers moments. Coup dur pour le Gspc. Après l'élimination à Tizi Ouzou, de Abdelhamid Saâdaoui alias Abou El-Haythem, trésorier et bras droit de Droukdel, voilà que cette organisation terroriste essuie un autre revers. Bouderbala Fateh, alias Abdelfatah Abou Bassir, émir de la seriat d'Alger au sein du Gspc, vient d'être arrêté, a-t-on appris hier, de sources sécuritaires. Selon la même source, l'émir Bouderbala Fateh était accompagné de deux de ses complices, les nommés Mohamed K. et Farès K. Abou Bassir est dans le maquis terroriste depuis près de quatorze (14) années. Il ne rendait directement compte qu'à Abdelwadoud, l'émir national, et jouissait de tous ses privilèges et sollicitudes. Suite à un travail remarquable des services de renseignements agissant sur informations fournies par des citoyens, l'opération s'est déroulée sans que les trois terroristes n'aient eu le temps d'utiliser les armes en leur possession. Ce coup de maître s'est soldé par la découverte d'un véritable arsenal de guerre «Les forces de sécurité découvriront dans leur refuge plus de 800kg de matières explosives prêtes à être utilisées, trois bombes prêtes à l'emploi et une vingtaine de détonateurs», a rapporté la même source, ajoutant que «selon les propres aveux de Abou Bassir, ces matériaux explosifs devaient être utilisés sans discernement au cours du mois sacré de Ramadhan, dans plusieurs attentats spectaculaires». Les services de sécurité ont également découvert dans cette cache un lance-roquettes Low et deux cartables bourrés d'explosifs destinés à des attentats. Depuis ces deux dernières années, on assiste à un glissement stratégique de la guerre militaire et policière contre le terrorisme vers une guerre de renseignements. C'est dans cet élan et suite à un travail de fourmi des services de renseignements que s'est déroulée l'arrestation de l'émir d'Alger du Gspc. Après la reddition de Hassan Hattab, ex-émir et fondateur du Gspc, une véritable mine d'informations, le Gspc semble subir les coups les plus durs depuis sa création en 1998. On a assisté ainsi à l'élimination des plus importants de ses chefs comme Sayoud Samir, alias Mossaâb, Sid-A1i Rachid, alias Ali Dix, Harek Zoheir, alias Sofiane El Fassifa et Hamzaoui Abdellhamid, alias Abou Tourab. La dernière élimination en date remonte à la nuit de mercredi passé, quand une unité spéciale de l'ANP a abattu Saâdaoui Abdelhamid, le trésorier du Gspc à Oued Aïssi à cinq kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Saâdaoui Abdelhamid, alias Abou Yahia, ex-émir de la zone II, venait d'être promu responsable des liaisons du Gspc. Saâdaoui, tout comme Abdelfateh Abou Bassir, fait partie des vétérans du Gspc. Il est dans les maquis depuis quinze (15) années. C'est lui qui a remplacé, en septembre 2006, à la commission des relations extérieures Abdelfateh Abou Bassir, rappelé à la zone centre auprès de Sofiane El-Fassila, à la suite d'un redéploiement du Gspc et «son adhésion à Al Qaîda». Abdelfatah Abou Bassir avait pris la place de Bilal El-Oulbani (Saïdi Ameur) qui avait fait acte de repentance aux services de sécurité. La décision du Gspc de se rallier à Al Qaîda pour sauver «l'honneur», suite aux coups durs que lui infligeaient les services de sécurité n'a pas servi cette organisation terroriste qui semble se tourner de plus en plus vers le Sahel pour recruter ses éléments. Des sources sécuritaires sûres rapportent que le Gspc a déjà pris contact avec les islamistes libyens. L'objectif de ce rapprochement tactique consiste, selon ces sources, à s'implanter durablement au Sahel. Une région où le Gspc n'est pas le seul mouvement armé à fréquenter. Des éléments du Groupe marocain de la prédication et du combat (Gmpc) et une partie du Front islamique marocain (FIM) auraient également rejoint le Sahel. Il y a également des bandes armées relevant du grand banditisme qui continuent à écumer le Sahel, se livrant à des rapines et à des enlèvements. A ceux-là, il faut ajouter des séparatistes touareg maliens qui sont toujours présents sur les deux frontières. C'est dire toute la sensibilité de cette région. On croit savoir d'ailleurs, qu'une station d'écoutes américaine permanente a été installée au nord du Mali. Depuis fin 2003, des membres des forces spéciales sont présents dans la région, notamment à Tombouctou où ils entraînent la 512e compagnie d'infanterie motorisée. Discrètement, les Américains installent au Mali d'importants moyens de lutte antiterroriste. Avec ses dirigeants décimés par les services de renseignements au nord, et le peu qui reste de ses éléments pourchassés au sud, le Gspc vit ses derniers moments.