Agé de 65 ans, Mourad Bouzid était également le responsable du recrutement et de l'endoctrinement des nouvelles recrues de l'organisation terroriste. Lorsque l'assaut a été donné, le terroriste a tenté de fuir par-dessus le mur de clôture de la demeure où il s'est réfugié. Mais c'est de ce côté justement que les éléments de la Force spéciale l'attendaient de pied ferme. Il a reçu deux balles à la main et une troisième à la tête alors qu'il tentait de dégainer son pistolet automatique, mais, trop tard, il n'a plus de forces et s'affale sur le toit de la maison. Mourad Bouzid, connu sous le nom de Aâmi Slimane, l'infirmier en chef du Gspc et figure charismatique de cette organisation terroriste affiliée à Al Qaîda au Maghreb, a été abattu par les forces de sécurité, dimanche dernier, grâce à un renseignement livré par un autre terroriste. Agé de 65 ans, Slimane n'était pas seulement l'infirmier au maquis mais également le responsable du recrutement et de l'endoctrinement des nouvelles recrues de l'organisation terroriste. Personne ne se doutait qu'un aussi dangereux terroriste vienne se loger dans ce quartier au coin de la rue principale des Issers, baptisée rue Amirouche, quand des hommes en civil ont fait une descente inopinée dans l'une des maisons de ce quartier. Le domicile où se cachait ce terroriste a été encerclé discrètement par une équipe d'élite des services de sécurité en tenue civile, venus à bord de véhicules banalisés, selon quelques témoignages. Ce «vieux» terroriste a pris le chemin du maquis en 1992 pour rejoindre les rangs du GIA avant de rallier le Gspc alors sous la coupe de Dichou alias Abou Mousaâb originaire de la région puis de Hattab Abou Hamza. Ainsi, une fois encore, un sanguinaire a été éliminé par les forces spéciales de l'ANP grâce au renforcement du dispositif du renseignement et son utilisation plus rationnelle dans le cadre de la lutte antiterroriste. A l'actif de cet ex-responsable de la commission de la mosquée des Issers et ayant une formation paramédicale, plusieurs kidnappings et rackets comme il était derrière la création des hôpitaux de fortune plusieurs fois démantelés à Bouchakour et Djaouna. Selon une source très au fait du dossier sécuritaire, la région des Issers est ainsi débarrassée de ses vieux démons, puisque mis à part des vétérans du GIA comme Hachemi El Hachemi, l'émir de la sériate des Issers dont le frère cadet a été éliminé l'année dernière à Batna, Riahlia alias Hamza et Belaid Ahmed dont l'un des frères a été tué et l'autre s'est rendu, aucune autre nouvelle recrue n'est venue grossir leurs rangs depuis. Il convient de rappeler qu'en l'espace d'une quinzaine de jours, trois dangereux terroristes dont deux émirs parmi les plus recherchés à Boumerdès, ont été neutralisés par les forces spéciales. Après avoir éliminé le sinistre Ali Ben Touati alias Abou Tamim Amine, émir de la redoutable katibet El Ansar, s'ensuit l'élimination de Ben Titraoui Omar alias Khitma Yahia, émir de la katibet El Feth et, avant-hier, c'était le tour de Belaïd Ahmed, le responsable de la cellule médicale d'El Ansar. Pratiquement toutes les katibet activant au centre du pays ont été décimées, à commencer par El Arkam dont le chef, dénommé Youcef Khelifi alias Talha, a été éliminé durant l'été dernier à Souk El Had. Celui d'El Ansar s'est rendu récemment à Tizi Ouzou, le chef d'El Feth a été abattu le week-end dernier. L'émir de Beni Amrane, Bouzegza Abder-rahmane, a subi le même sort. Cela sans omettre que Saioud Samir, numéro 2 de l'ex-Gspc, et ses acolytes Saâdaoui Abdelhamid alias Abou El Haïthem chargé des relations extérieures, Ali Eddis, Abou Dahdah de la katibet Al Farouk et beaucoup d'autres occupant des postes clés et intermédiaires ont été soit capturés, soit mis hors d'état de nuire, ces trois dernières années. Avant ce coup de boutoir très dur contre l'ex-Gspc, ont été éliminés une quinzaine de chefs terroristes à l'image de Khelifi Youssef alias Talha, émir de la katibet el Arkam, Sadaoui Abdelhamid alias Abou el Haithem, chargé des relations extérieures de l'ex-Gspc, Bouzegza Abderrahmane, émir de la sériat de Béni Amrane, Tadjer Mohamed alias Moha Jack, émir de la sériat de Legata ainsi que beaucoup d'autres de leurs acolytes, activistes occupant des postes clés. Par ailleurs, le même jour, presque au même moment, aux alentours de 19h30, trois soldats de l'ANP ont été décapités dans un faux barrage dressé par un groupe terroriste sur la route menant de Bordj Ménaïel vers la localité d'Ouled Aïssa, sise à une trentaine de kilomètres au sud-est de Boumerdès. Ils ont été interceptés dans un fourgon alors qu'ils s'apprêtaient à rejoindre le campement militaire situé à Ouled Aïssa. Une opération de ratissage appuyée par les hélicoptères de combat a été déclenchée au maquis de Ghzerwal pour tenter de débusquer les sanguinaires.