Les autorités ont mis leur menace à exécution : l'immeuble La Parisienne à Alger-Centre sera démoli. Deux pancartes sur lesquelles ont peut lire « Danger, immeuble en destruction » sont bien visibles sur les paravents installés par des ouvriers chinois. Des barricades ont été également installées pour éviter que les débris de cet immeuble de cinq étages ne tombent sur les piétons et autres voitures qui passent par cette rue grouillante. Les terrasses ont été démolies mais l'opération s'avère très dangereuse, soutient-on sur place. Des ouvriers dépêchés par les services de la commune étaient en grande discussion ce week-end. Les dernières pluies ont, semble-t-il, porté un coup fatal à la bâtisse. De ce fait, les autorités, longtemps réticentes, sont décidées à passer à l'action. Un dizaine de boutiques ont baissé rideau après l'affaissement de l'hôtel le square Port Saïd à la Basse Casbah, le 20 décembre 2005. « Profitant » de cette occasion, les services de la wilaya déléguée de Sidi M'hamed ont décidé de sévir en dépit des réticences de la propriétaire ; une ressortissante française, et des quelques locataires. Sur la note de l'APC, affichée au lendemain de l'effondrement de l'hôtel qui a fait une dizaine de morts, l'on peut lire que le CTC a détecté des anomalies dangereuses dans la construction « deux ans auparavant », mais les pouvoirs publics n'ont pu réagir à temps. La propriétaire avait décidé, contrairement à l'avis du CTC, d'entamer des travaux de réhabilitation en engageant des travailleurs chinois. Les travaux, vite arrêtés, reprendront quelques mois plus tard. Les autorités locales ont eu maille à partir avec cette propriétaire qui s'est manifestée après la décision prise par l'APC de déloger les quelques occupants de l'édifice en invoquant le « danger imminent ». « La crainte de la dame, qui a poursuivi en justice l'administration, assure-t-on à l'époque, est de voir l'espace qu'occupe l'immeuble pris indûment par des personnes indélicates, proches des élus locaux. » D'autres indiscrétions relèvent que les travaux du gérant à l'intérieur de sa boulangerie auraient donné un coup fatal à cet immeuble, datant du début du siècle dernier. Aussi, les réseaux d'assainissement défectueux et l'eau qui ruisselait au rez-de-chaussée rendaient la situation encore plus catastrophique. Les services de la commune, sollicités par les riverains, étaient dans l'impossibilité de les réparer, « étant donné qu'ils n'ont pas l'autorisation d'ouvrir les locaux. » Le P/APC sortant d'Alger-Centre, M. Zitouni, tout en assurant que plus 90% du tissu urbain de sa commune sont vétustes, a affirmé, le 9 octobre dernier, que l'immeuble La Parisienne sera démoli. La commune dispose de 3ha de poches urbaines qu'elle ne peut exploiter dans des projets d'utilité publique, du fait que leurs propriétaires ne veulent pas les céder.