Dans un dossier remis à la rédaction, les copropriétaires de l'immeuble sis au 80, boulevard Bougara, à El Biar, à quelques encablures de la résidence Djenane El Mithak, s'élèvent contre la tentative de destruction de la partie droite de la façade de leur immeuble au rez-de-chaussée et la transformation de la loge de gardiennage, « partie commune », selon eux, en fonds de commerce. « (…) Nous venons d'apprendre qu'un nouvel acquéreur d'une salle donnant sur le hall aurait sollicité de vos services l'autorisation de détruire l'autre partie de la façade en vue d'y accéder de l'extérieur », peut-on lire dans une correspondance adressée, le 10 septembre dernier au P/APC. Le nouvel acquéreur, qui a entrepris les travaux, après obtention d'une autorisation sous le numéro 640/2006 auprès des services de l'Apc, a installé un rideau métallique et une barricade en fer. II a légitimé sa démarche, ajoutent nos interlocuteurs, en se référant à la démolition, l'année passée, de la partie gauche de la façade (sur laquelle repose, selon un rapport d'expertise, la dalle du 1er étage) et sa transformation en local commercial. En effet, les copropriétaires, après avoir constaté qu'un « sarcophage métallique » très étanche en façade eut été posé, affirment avoir saisi, en temps opportun (2005) et avec des lettres recommandées, les services de l'Apc et ceux de la wilaya déléguée de Bouzaréah pour intervention. Résultat : la façade gauche de l'immeuble, constituée de voiles transversaux (lames) en béton armé d'une épaisseur de 7 cm assurant un rôle de contreventement, avait été démolie. Pourtant, ajoutent nos interlocuteurs, le propriétaire, détenant une autorisation de l'APC, les a assurés qu'il n'allait nullement toucher à cette façade. L'individu s'est par la suite volatilisé. Les copropriétaires, qui reprochent à l'APC et au wali délégué de la circonscription administrative de Bouzaréah leur inertie, ajoutent que cela « n'aurait jamais dû se faire, si vos services s'étaient manifestés à temps ». Il affirment que l'individu tente aujourd'hui de vendre son bien pour mettre aussi bien les copropriétaires que l'administration devant le fait accompli, « en ce sens que le nouvel acquéreur ne serait en aucun cas responsable de cette situation », peut-on lire dans un courrier adressé le 26 avril 2006 au P/APC. Ils déclarent ignorer à ce jour les dispositions prises en vue d'obliger l'auteur à restaurer et restituer à l'immeuble son architecture originale. Cependant et dans un rapport d'expertise préparé par H. Hammache, ingénieur expert en construction et dont nous détenons une copie, les voiles, en plus de leur aspect architectural, offrent une stabilité à l'édifice. « La destruction engendrera des désordres de la structure du bâtiment », peut-on lire sur le document. L'expert conclut ce qui suit : « Vu la structure du bâtiment mixte charpente métallique béton armé, ces éléments ont une importance quant à la stabilité de l'ouvrage, et la démolition d'un des éléments pour un quelconque aménagement entraînera la déstabilisation de l'ouvrage. Les démolitions éventuelles ne sont permises qu'au niveau de la maçonnerie. » Contacté, le P/Apc d'El Biar dira qu'une délégation des copropriétaires a été reçue jeudi passé afin de débattre de ce problème. « Nous avons immédiatement annulé l'autorisation et exigé l'arrêt des travaux », a affirmé ce responsable ajoutant que l'autorisation concerne des travaux d'intérieur et non la démolition de la façade. A propos de la seconde partie déjà démolie, notre interlocuteur dira que le concerné sera convoqué en vue de l'obliger à restaurer et restituer à l'immeuble son architecture originale. Alors que nous mettons sous presse, nous apprenons que le propriétaire de la loge a entamé dans la journée d'hier, les travaux de démolition et que plusieurs voiles (larmes) ont été détruites. « L'immeuble en entier vibrait », nous ont déclaré les corpropriétaires. Ces derniers qui ont contacté les services de sécurité ont été orientés vers le P/APC seul habilité à les réquisitionner. Le P/APC d'El Biar que nous avons tenté de joindre, hier, n'était pas dans son bureau. Idem pour le vice-président chargé de l'urbanisme qui est resté injoignable.