L'affaire du détournement de 3 milliards de centimes à l'agence de prêt sur gage de la banque de développement local (BDL) de Constantine a été de nouveau jugée par la cour de Constantine. Six accusés ont comparu hier devant les juges pour répondre de leurs actes, à savoir détournement d'argent et falsification de documents. Après avoir été condamnés à de lourdes peines au terme d'un premier procès, tenu au mois de mars 2004, Mohamed Benkhalef, directeur de l'agence, Saïd Seghiri, directeur adjoint et Djamel Zeroual, agent de sécurité, ont été condamnés chacun à une peine de 6 ans de prison ferme. Hassan Bensouiki et Adlène Boulaâssal ont vu la confirmation de leur acquittement, tandis que Kamel Talha, souffrant d'une maladie mentale, n'a pas été condamné et sera hospitalisé conformément à l'article 47 du code pénal. L'avocat général a requis, à l'issue de son réquisitoire, une peine de 8 ans ferme contre chacun des accusés. Il y a lieu de signaler qu'un mandat d'amener a été lancé à l'encontre de Mohamed-Yacine Abdou, en fuite et poursuivi pour les mêmes chefs d'inculpation, alors que l'extinction de l'action publique a été prononcée à l'égard d'un huitième inculpé, le nommé Ahmed Bouabid, décédé en 2002. Pour en revenir à cette affaire qui remonte au mois de juin 2001, un trou financier, estimé initialement à plus de 600 millions de centimes, a été découvert suite à un contrôle effectué par une commission technique. Une plainte sera alors déposée par le directeur régional de la BDL. L'expertise conclura au détournement du capital de l'agence, estimé à près de 2 milliards de centimes et du montant résultant des intérêts, évalué à une somme de plus de un milliard de centimes pour atteindre un total de 3 milliards. Le rapport d'expertise fait état d'une double écriture sur les registres des sommes avancées au niveau de la caisse, et ensuite, une opération fictive d'avances d'argent sur des comptes clients qui ont permis le détournement. Des différences ont été également relevées dans les montants enregistrés au niveau des caisses de payement et les montants des intérêts consignés sur les actes. Le directeur régional de la BDL avait relevé, dans sa plainte, un laisser-aller au sein de l'agence et une mauvaise tenue des comptes et des reçus de payement. Il a aussi mentionné des interférences dans les missions des agents.