La commune d'El Eulma, qui compte parmi les localités les plus touchées par la paupérisation, est aussi très convoitée en cette campagne électorale par les candidats des différents partis politiques en lice dans la course aux assemblées locales. Ses habitants, qui se disent laissés-pour-compte, estiment que leur cité est l'incarnation même de la pauvreté. C'est que les ressources propres dont elle dispose ne suffisent pas à une prise en charge des besoins divers de la population. Les déficits sont importants et touchent pratiquement l'ensemble des secteurs, notamment ceux de l'habitat, des routes, et de l'hydraulique. Durant les années de vaches maigres, l'investissement et l'équipement public n'ont pas, à l'évidence, bénéficié de moyens financiers conséquents de nature à répondre aux attentes. Le forcing, opéré par les élus qui se sont succédé à la tête de la commune pour encourager l'investissement privé susceptible de dynamiser, un tant soit peu, l'action de développement, n'a pas abouti. Les investisseurs potentiels en appréhendent, en effet, l'isolement et l'accès difficile. Les routes et les pistes semblent une contrainte de taille. Comparée aux autres localités rurales, El Eulma semble encore pâtir de problèmes d'alimentation en énergie électrique, quand bien même l'effort consenti dans la wilaya de Annaba en matière d'électrification rurale est considérable, lorsqu'on sait que le taux dépasse de loin la moyenne nationale. L'éclairage public comme l'entretien des établissements scolaires sont confrontés au problème de la maintenance. Aussi, les maisons de jeunes qui existent sont-elles sous-équipées et n'« occupent » pas les jeunes, qui, en l'absence d'opportunités de travail s'investissent dans le marché parallèle et la vente à la sauvette. Fort heureusement, la question cruciale de l'acheminement de l'eau potable qui s'est toujours posée a mobilisé l'effort local qui s'oriente vers une solution de fond. Les services de l'hydraulique sont à pied d'œuvre pour le grand projet qui bénéficiera à la région d'El Eulma, Chorfa et Aïn El Berda ; le projet est d'ailleurs en phase de lancement de la deuxième tranche. En matière d'habitat précaire, la commune ne fait pas exception à la règle et n'est pas épargnée par la prolifération des baraques. La quote-part de la localité dans les programmes de logements, notamment ruraux, participera à coup sûr à l'éradication des habitations insalubres. L'injection de l'investissement public, au titre des différents programmes de développement, vient à point pour tenter, autant que faire se peut, de rattraper les retards, mais la situation dans laquelle la localité s'est confinée interpelle les nouveaux élus sur la valorisation de la véritable vocation de la commune qui reste foncièrement agricole. La mise en valeur de nouveaux périmètres semble être l'alternative, d'autant plus que l'on a toujours misé sur la mobilisation des ressources pour l'irrigation.