La folle course aux sièges d'APC et d'APW bat son plein et la guerre intestine de certains partis s'intensifie. Les prochains élus auront du pain sur la planche. Ils sont appelés à gérer des mairies aussi déficitaires que déshéritées. Entre soustraire les collectivités locales à la corruption, éradiquer le chômage et réinstaurer la confiance entre l'administration et les administrés, l'équation semble plutôt difficile. Remettre la machine du développement local en marche relève de l'irréel, au vu de la dégradation qu'ont atteint les 12 communes de la wilaya d'Annaba. Mais certains partis en parlent, et en font même leur cheval de bataille. Une chose est sûre: les partis politiques en lice à Annaba usent de tous les moyens pour convaincre. Pour le FLN, la première règle est de dépasser les divergences. Il faut plutôt passer aux choses sérieuses. Le Front de libération nationale, qui a l'habitude de gérer le plus grand nombre de mairies depuis l'avènement du pluralisme en Algérie, estime selon son tête de liste, M.Mohamed Essaleh Zitouni, qu'une fois les prérogatives des élus élargies, ces élus travailleront davantage pour faire sortir les communes du marasme. Notre interlocuteur mettra en exergue la relation entre administration et administré, qui doit être impérativement restaurée, afin de pouvoir redémarrer la machine du développement local. Les élus comptent, si tout va bien, juguler la corruption qui gangrène les différents secteurs de la wilaya, mais aussi et surtout mettre un terme aux phénomènes sociaux, qui ne cessent de s'amplifier, à savoir le chômage, l'émigration clandestine et autres. Pour ce qui est des Assemblées où le parti ne siège pas majoritairement, le premier candidat du FLN à Annaba dira: «Nos élus tenteront de coordonner leurs actions avec les élus des autres formations politiques afin d'éviter d'éventuels blocages. Par ce travail, nous parviendrons à dépasser les divergences, et permettre la promotion du développement local», ajoutons le candidat FLN. Le MSP, pour sa part, et à l'instar du vieux parti, compte déployer toutes ses forces en vue de faire bénéficier les communes de leurs propres richesses, car déclare un représentant de ce parti: «Les communes de Annaba sont riches, à l'image de la commune de Sidi Amar au capital industriel qu'est le complexe d'El Hadjar, ou encore la commune d'El Bouni avec sa structure portuaire qu'est l'aéroport international, sans pour autant oublier les autres communes à vocation agricole», souligne-t-il. le MSP est sur la même longueur d'onde que le FLN, sur le plan de la représentation majoritaire dans certaines Assemblées populaires communales: «L'important est de travailler ensemble tout en mettant nos divergences de côté», ajoutera-t-il. Pour la composante du MSP, le principal écueil est relatif aux Codes communal et de wilaya. Une fois ceux-ci révisés et les retraits de confiance et l'instabilité des Assemblées dépassés, les élus travailleront d'arrache-pied pour atténuer le chômage par la création de postes d'emploi. «Pour le moment, nos maires n'ont pas assez de prérogatives, et la quasi-totalité des Assemblées élues sont hétéroclites, d'où les blocages dans la réalisation de projets vitaux», dira-t-il, en ajoutant que, pour éviter de tels blocages «nos futurs élus tableront sur un travail de coordination, en travaillant avec les moyens du bord qu'il ne faut pas sous-estimer». Pour cette campagne électorale, le MSP plaide le développement local, dont la totalité des partis politiques en lice à Annaba en font leur cheval de bataille. Ce développement sur lequel convergent les points de vue des politiques appelés à travailler en synergie pour le conduire à bon port, est une vue de l'esprit, surtout dans une wilaya comme Annaba. Quant au RND, principal concurrent du FLN à Annaba, il s'est totalement investi dans la campagne. Un signe révélateur de l'ancrage national de ce parti. Pour le parti d'El Islah guetté par le dérapage, la situation n'est point reluisante, car les deux ailes activant sous la coupe du mouvement El Islah n'arrivent pas à gérer leur crise. Ce qu'il faut noter c'est qu'à la veille des élections, la guerre ne cesse de s'intensifier dans les rangs des islamistes, entre les «redresseurs» d'El Islah et les partisans de Djaballah, que les premiers accusent de vouloir porter atteinte à l'image du mouvement. Pour répondre aux accusations, Abdallah Djaballah, lors d'un point de presse tenu jeudi à Annaba, au siège du bureau de wilaya, a déclaré que «notre objectif est l'Etat islamique». Dans ses déclarations, Djaballah fera comprendre que boycotter les élections n'est qu'un acte politique qui reflète l'opposition de ce parti qui n'accepte aucun compromis. Pour ce qui est de l'absence de ses représentants aux échéances du 29 novembre, l'orateur dira: «C'est un choix concerté dans l'optique d'une restructuration organique du parti sur le plan interne et d'un stand-by du mouvement sur la scène politique nationale, face à une régression des libertés et face à l'illusion de démocratie que prône le pouvoir en place.» En tout cas, la folle course aux sièges d'APC et d'APW bat son plein, et les luttes intestines de certains partis s'amplifient. Le développement local reste à la traîne dans l'attente de nouveaux élus.