Ces prétendants mécontents avaient-ils vraiment besoin de dix jours de campagne pour se rendre compte de la partialité des institutions dans cette élection ? Difficile de le croire quand on sait que l'un d'eux, Mohamed Saïd, avait déclaré auparavant que l'issue du scrutin était connue. Trois des six candidats en lice pour la présidentielle dénoncent solidairement le parti pris de l'administration, l'implication flagrante des autorités locales en faveur de Bouteflika et, pour corser le tout, le silence “complice” de la commission de surveillance des élections qu'ils disent avoir pourtant alertée. Les trois vont jusqu'à évoquer l'éventualité d'un retrait pur et simple de la course si les choses ne venaient pas à changer. Question : ces prétendants mécontents avaient-ils vraiment besoin de dix jours de campagne pour se rendre compte de la partialité des institutions dans cette élection ? Difficile de le croire quand on sait que l'un d'eux, Mohamed Saïd, avait déclaré auparavant que l'issue du scrutin était connue. Se pose donc une autre question : pourquoi les trois se sont-ils engagés dans une opération qu'ils savaient électoralement infructueuse ? Les mauvaises langues évoquent l'attrait du budget alloué aux candidats retenus. Cela n'engage que les mauvaises langues, mais il arrive que celles-ci disent des vérités. On peut supposer que des dividendes de nature politique sont également escomptés par ceux qu'il faut bien nommer les lièvres, n'en déplaise à la commission de surveillance des élections. Voilà qui va faire dire aux mauvaises langues d'autres vérités : la menace de retrait qu'ils brandissent s'inscrit dans la continuité du cinéma qui est le leur depuis qu'ils ont annoncé leur participation à la course. Mohamed Saïd est toujours dans l'attente d'un agrément pour son parti, un document si précieux pour lui qu'il ne va certainement pas se risquer à une volte-face dont l'administration se souviendra après le 9 avril. Idem pour Djahid Younsi qui doit sa position de leader d'El-Islah, et donc sa qualité de candidat de ce parti, au coup de pouce que lui avait donné la même administration, via la justice bien évidemment, lors du bras de fer qui l'avait opposé au fondateur du mouvement, Abdallah Djaballah. Quant à Rebaïne, devenu spécialiste des élections présidentielles, il doit déjà penser à assurer une place parmi les candidats de 2014. Ce “sursaut” des trois est toutefois utile : il fera office de témoignage. Pour l'Histoire. Il y a ainsi des mises en scène qui, comme les mauvaises langues, disent des vérités. S. C.