La gestion du foncier à Annaba a toujours posé problème, notamment de nature juridique. Que ce soit en matière d'espace immobilier ou industriel, cette situation compromet, à plus d'un titre, les différents programmes de logements, d'aménagement et surtout celui de la réhabilitation des zones industrielles. D'après plusieurs cadres du secteur, l'instabilité qui a longtemps caractérisé la direction des agences foncières en serait la cause. En effet, depuis 2001, date où il a été fait appel à candidature pour le recrutement d'un directeur, l'agence foncière de Annaba a toujours été dirigée par intérim. Pourtant, 17 candidats aux CV bien fournis avaient vainement postulé pour occuper le poste. S'agissant de la gestion des portefeuilles des communes, les nominations doivent se faire par décret ministériel. Or, à ce jour, aucun directeur n'a été désigné pour prendre en main la destinée du secteur du foncier. C'est l'intérim qui dure depuis des années. Aujourd'hui, Annaba se débat dans une situation inextricable. En l'absence de terrains à lotir ou à bâtir, on se limite à des extensions des espaces déjà existants, ce qui a sensiblement fragilisé les ressources des agences, aujourd'hui confrontées à des difficultés financières et acculées par des dizaines de milliers de propriétaires de terrains non régularisés. A ce titre, ils sont actuellement estimés à 16 500, las d'attendre que soient enfin établis leurs actes de propriété. Pour la plupart d'entre eux, cette attente dure depuis les années 1980. Les raisons imputables à cette situation de tohu-bohu sont connues de tous. Il s'agit surtout du flou qui a de tout temps entaché l'attribution des lots de terrains, des litiges se rapportant aux superficies ou à la nature des assiettes attribuées et des extensions apportées sur les espaces bâtis sans permis de construire. En somme, le foncier à Annaba souffre de la manière dont il est aujourd'hui géré. Pour y remédier, il est d'abord question de déterminer le portefeuille foncier à aménager, comme il est question de savoir quel est le temps nécessaire à donner pour reconstituer ce portefeuille, notamment celui relatif au foncier urbain. Loin d'être indifférents par rapport à cette situation, nombre de spécialistes du domaine, représentants de la société civile et du peuple au sein des deux chambres, interpellent le ministère concerné à l'effet d'intervenir et de trouver les solutions appropriées. Parmi eux, le député Salah Bouchareb qui promet d'exposer le dossier du foncier à Annaba à l'hémicycle, car, selon lui, l'anarchie et le manque de sérieux clairement affichés par les responsables locaux en charge du secteur, ont atteint leur paroxysme.