A Constantine, où il a tenu un rassemblement dans la matinée à la maison de la culture Al Khalifa, Ahmed Ouyahia parlera avec insistance des prérogatives qui devraient revenir aux élus locaux dans la gestion des communes, non sans souligner que ces derniers devront rendre des comptes, au cas où ils viendraient à « jouer » avec l'argent des citoyens. Une nouveauté toutefois dans le discours du SG du RND, quand ce dernier abordera avec force détails la perspective de création de pôles régionaux constitués par les wilayas ayant des frontières communes. M. Ouyahia dira de façon plus précise que les wilayas peuvent s'aider mutuellement à résoudre leurs problèmes en citant, à titre d'exemple, la réfection des routes. Le patron du RND estimera, par ailleurs, qu'il faut laisser aux élus la liberté d'initiative pour faire face aux situations qui se posent localement. Sur un autre registre, le conférencier soulignera que son parti ne croit pas à l'existence d'une crise politique en Algérie. « Nous croyons plutôt en une crise de gestion, de développement et d'urbanisation, une gestion qui devra changer radicalement », devait-il marteler dans une salle surchauffée. Allant dans le même ordre d'idée, Ouyahia dira que l'Algérie à laquelle on aspire est celle qui offre les meilleures conditions de vie au peuple, des postes de travail ainsi qu'une industrie développée et une économie forte. Dans l'après-midi, lors d'un meeting animé à l'OPOW Badji Mokhtar de Souk Ahras, Ahmed Ouyahia a déclaré que plusieurs élus locaux ayant exercé à travers les 1541 communes que compte le pays sont impliqués dans des marchés de complaisance estimés à plusieurs milliards, portant ainsi préjudice à l'économie nationale et à leur statut de représentants du peuple. Lesquels représentants, a-t-il affirmé, sont loin de répondre aux aspirations des citoyens en matière de logement, d'emploi et d'investissement dans une wilaya qui n'est pas des moindres. Proposant par la même occasion des « sanctions politiques » qui doivent être infligées à tout élu impliqué dans la mauvaise gestion des affaires de la cité, le premier responsable du RND a critiqué ceux dont la rupture avec le peuple est déjà consommée. « Nos élus que vous allez vous-mêmes choisir auront pour tâche principale la provocation d'un essor économique à l'échelle d'une wilaya qui regorge de richesses naturelles, les vestiges touristiques entre autres », insistera-t-il, après avoir commenté une situation économique qui demeure loin des résultats escomptés, malgré l'embellie financière que connaît le pays. « Erosion du pouvoir d'achat », « chômage endémique », « détournements de deniers publics » et « corruption » sont autant de maux qui collent immanquablement au paysage sociopolitique et que le SG du RND a fermement dénoncés. A. Djafri, S. Benabdelkader