Lundi soir, la recette des impôts de Sidi Amrane a été attaquée par des personnes encagoulées qui ont tabassé son gardien et incendié les archives. Des faits qui rappellent les événements de 2004. Il est désormais connu que l'incendie de la recette des impôts d'alors a servi les intérêts de certains mauvais payeurs. La violence a repris mardi soir avec des affrontements directs entre les éléments des brigades antiémeute et les jeunes de Mekhadma qui ont plongé l'artère principale de ce quartier jouxtant les plus importantes cités du centre-ville dans le chaos. Les émeutiers voulaient à tout prix quitter le carrefour Sidi Amrane-Mekhadma vers la ville en passant par les principales maisons closes de la zone qu'ils comptaient incendier, selon nos informations. Mais la police n'a eu de cesse de les cantonner dans leur quartier et quadriller le secteur grâce aux effectifs déployés en début d'après-midi et à l'usage massif de bombes lacrymogènes dont les relents ont circulé dans l'air toute la nuit mais aussi de coups de feu afin de disperser les groupes constitués autour du portail de la cité Sonelgaz et des édifices publics y attenants. L'affrontement auquel ont participé des dizaines de jeunes s'est prolongé sans relâche de 18h30 à 2h du matin, ce qui a poussé de nombreux citoyens à déserter la rue et chercher des lieux de parking sécurisés pour leurs voitures en dehors de leurs quartiers afin d'éviter la casse méthodique appliquée par les jeunes déchaînés. Les quartiers chauds de la ville restent encore sous haute surveillance grâce aux renforts sécuritaires arrivés des villes limitrophes sur réquisition du wali. L'effort des autorités locales se concentre sur la reprise en main de la situation durant la nuit grâce au dispositif sécuritaire et aux tentatives de conciliation entre les quartiers ennemis (la Silice et Saïd Otba) et les pourparlers pour la libération des détenus. Mais la persistance de l'agitation laisse penser que le mouvement de colère ne s'est pas encore apaisé. Après la révocation de M. Messaoudi, directeur régional de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM), sur lequel s'est focalisée la colère des jeunes, ces derniers semblent brandir de nouvelles revendications tues durant les rencontres avec les officiels. Outre la libération sans conditions des cinq derniers détenus arrêtés dans le sillage de ces événements, les émeutiers veulent s'en prendre aux maisons closes des 324 logements. De son côté, le wali a décidé de rompre le silence pour s'adresser directement aux citoyens de la wilaya sur les ondes de la radio locale et appeler à l'implication des parents pour le contrôle des agissements de leurs enfants, surtout que des mineurs et des repris de justice côtoyaient les chômeurs durant les événements.