Pierre Nora n'a pas pu se déplacer à Alger pour des raisons de santé. La conférence prévue jeudi dernier, n'aura lieu qu'au printemps prochain. A sa place un documentaire sur Paul Ricœur a été projeté, le philosophe de l' Herméneutique, notion pleine de signification qu'il s'est toujours employé à disséquer. Le philosophe français est resté toujours égal à lui-même et fidèle à premières convictions. Passeur, il l'est à coup sûr. Pour beaucoup, il est resté le modèle de l'intellectuel toujours « interpellé par l'événement et essayant d'y répondre simplement en penseur et non en maître-penseur. Passeur exemplaire, ayant tissé des amitiés fidèles mais sans concession avec de nombreux philosophes et penseurs contemporains, il se situe à la croisée de trois grandes traditions philosophiques : la philosophie réfléxive française, celle dite continentale européenne et l'analytique anglo-saxonne » Orphelin de mère, Ricœur perd son père une année après le début de la Première Guerre mondiale. Licencié en philosophie à 20 ans, il est classé deuxième à l'agrégation en 1935. « Longtemps partisan du pacifisme et d'une théologie de gauche radicale, il se résoudra tardivement à l'importance des institutions étatiques », relève-t-on. Il découvre les écrits de Husserl qui l'ont marqué. Mort il y a deux ans, le philosophe restera celui qui ne s'est pas départagé de sa vision du monde, humaniste à tout point de vue.