L'opération de déséchouage du navire Batna est toujours en cours aux Sablettes à Alger. N'attirant plus grand monde, le bateau continue d'offrir l'image d'un spectre de ferraille, dodelinant sous l'effet du vent. Sont présents sur les lieux les services de la Protection civile et des représentants de la CNAN. Aucun n'aura été aussi peu loquace sur le déroulement des opérations. La Protection civile, en nombre plus restreint, supervise les opérations et se tient prête au cas où un incident surviendrait. Interrogés, les sapeurs-pompiers s'exprimeront à demi-mot sans s'appesantir sur les détails. « Nous avons réussi à faire monter dix-sept membres d'un nouvel équipage pour inspecter le navire. » Le groupe électrogène installé sur le sable alimente le navire en électricité, mais n'aura pas réussi à faire démarrer les moteurs. « Nous attendons les remorqueurs pour faire évacuer le bateau », dit-on. Pourtant, le ministre des Transports, M. Maghlaoui, a reconnu l'incapacité de l'Etat à déséchouer le navire Batna. « Il n'existe pas d'hélicoptère de sauvetage en mer, ni de remorqueurs en haute mer », a-t-il annoncé, hier, sur les ondes de la Chaîne I. La recherche des personnes disparues du navire Béchar est actuellement au point mort. Des navettes sillonnent le large sans s'approcher des côtes. « La tempête a soulevé des débris en tous genres et l'eau est trop vaseuse pour y distinguer quoi que ce soit », indique un membre de la Protection civile aux Sablettes. On dénombre aujourd'hui sept morts et neuf personnes disparues. Les cadres de la CNAN installés dans un préfabriqué aux abords du navire se montreront également réticents à la communication. Dos tournés, visages prostrés, on ne daignera pas répondre à nos questions. Une attitude à l'annonce de l'ouverture d'une commission d'enquête qui laisse songeur. Un mot d'ordre aurait-il été donné ? Visiblement, la catastrophe de cette fête de l'Aïd semble s'enliser dans des méandres encore difficiles à décerner.