L'inculpation pour corruption du doyen de la faculté des sciences de l'université Djillali Liabès « est la conséquence directe de la mauvaise gestion de l'université », a indiqué hier, dans un communiqué, le bureau local du conseil national des enseignants du supérieur (CNES). Le doyen, placé mercredi dernier sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Sidi Bel Abbès, après avoir été pris en flagrant délit de corruption par des policiers, devait comparaître hier devant le tribunal, a-t-on appris de sources judiciaires. Cette affaire qui, selon le CNES, ne va pas rester sans conséquences, est un « drame qui frappe tous les enseignants ». La pratique de la corruption, généralisée à tous les niveaux à Sidi Bel Abbès, est, cette fois-ci, révélée au grand jour dans ce qui est considéré comme le temple du savoir. Echec de l'autoritarisme administratif « C'est un indice révélateur de l'incapacité des pouvoirs publics à gérer sainement et dans la transparence diverses institutions publiques. L'inculpation du doyen marque l'échec de l'autoritarisme administratif », notent des enseignants universitaires. « Aujourd'hui, si un de [nos] collègues se trouve en prison et doit répondre pénalement, il est normal que le recteur doit se sentir et doit être responsable moralement, et de ce fait, tirer les conséquences qui s'imposent », estime le CNES, faisant remarquer que « sous d'autres cieux, cela aurait eu pour résultat la démission (du recteur, ndlr) ». Selon le syndicat des enseignants, la gestion « obscure » de l'administration et l'absence de garde-fou a déjà entraîné par le passé, et dans de nombreuses facultés, des dépassements extraordinaires. « Cette affaire doit constituer un déclic chez tous les enseignants de bonne volonté qui aiment retrouver la quiétude et le respect d'antan », conclut-il.