Comme à son habitude, le conseil national des enseignants du supérieur (CNES), section Boudissa AEK, a mis en relief, dans un communiqué rendu public à la veille de la rentrée universitaire 2004/2005, la situation « peu reluisante » de l'université algérienne. Il s'est également exprimé au sujet du projet de plate-forme de revendications nationales. En effet, lors de l'assemblée générale, tenue jeudi dernier, les parties présentes ont été informées de la confirmation dans les postes de doyens des présidents des conseils scientifiques des facultés des sciences, des sciences de l'ingénierie et celle des sciences économiques et de gestion. Un état de fait qui constitue, selon la section locale du CNES, « une remise en cause de ses promesses et engagements qui ont été pris en considération par les enseignants pour sauver l'année universitaire 2003/2004 », tout en rappelant que la démocratisation de la gestion de l'université reste « un but stratégique et que les moyens adéquats à même de faire aboutir cette revendication seront déterminés en temps opportun. » Par ailleurs, en prenant acte des avancées constatées dans l'opération des 155 logements pour les enseignants de l'université Djillali Liabes, le CNES a de nouveau exhorté la tutelle à faire preuve de « plus de célérité dans la prise en charge réelle du problème du statut des logements déjà octroyés (désistement de l'université). » A ce propos, les enseignants concernés (non logés et autres) ont été sollicités afin de proposer les actions qu'ils jugeront utiles pour leurs carrières (des enseignants qui attendent depuis près de deux années), en cas de persistance du problème. Appel au dialogue Concernant le projet de plate-forme nationale, l'assemblée générale des enseignants de l'université Djillali Liabes n'a pas hésité à « dénoncer le mépris affiché à l'égard des appels de détresse lancés par les enseignants, concernant leurs situations sociales qui ne cessent de se détériorer. » Pour le CNES, le refus de dialogue de la tutelle avec les représentants des enseignants est « une nouvelle preuve du refus du MERS du statut de partenaire social du CNES ainsi que le non-respect des lois sociales. » Ainsi, face à ce mépris et au vu de la gravité de la situation au niveau de plusieurs facultés de l'université Djillali Liabes, où l'ouverture de nouvelles filières sans l'avis des instances concernées (comités et conseils scientifiques) est unanimement qualifiée « d'anarchique », les enseignants ont délégué la section CNES auprès du conseil national pour détailler les propositions de l'AG concernant les problèmes à soulever ainsi que les actions à entreprendre durant cette année. « Afin d'éviter la paralysie de l'université algérienne et les conséquences désastreuses sur le devenir de centaines de milliers d'étudiants, l'assemblée générale lance un appel pressant au ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique afin de respecter les lois sociales de notre pays et ouvrir des négociations sérieuses avec la direction du CNES pour trouver les solutions adéquates aux problèmes qui se posent aux enseignants et à l'université en général », est-t-il précisé dans le communiqué du CNES.