Mars 2006 : lancement d'une aventure inédite, burlesque, curieuse et devant amener le sourire à une large frange de la population algérienne. Octobre 2007 et dix-huit mois après : l'aventure s'arrête faute de programmation dans les salles, les écoles, les maisons de jeunes. Chanane Halim, initiateur du Petit théâtre, une entreprise appartenant à la Pme/Pmi et ayant bénéficié d'un prêt bancaire dans le cadre de l'investissement Ansej. « J'avais obtenu des tas de promesses pour des programmations dans l'enceinte des établissements scolaires mais la réalité est tout autre » se plaint, M. Chanane, un jeune homme plein de verve et qui en veut dans le domaine de la création artistique. « Je ne cours pas après l'argent, mais juste de quoi faire tourner la machine et il m'arrive même de douter des capacités de notre troupe, puisqu'on refuse nos spectacles. » La troupe avait fait une tournée pleine de succès dans les zones rurales de la wilaya de Tipaza mais la rentabilité était loin du compte escompté : « Nous étions arrivés à nous acheter du l'ben et du pain quotidiennement », était la réponse de Amine, un membre de la troupe. « Nous avions choisi volontairement le nomadisme de par notre caractère de saltimbanques car nous aimons voir les sourires s'afficher sur les visages et entendre les rires des petits Algériens que nous rencontrions à travers l'ensemble du territoire algérien », assure Halim. La banque veut saisir le matériel pour non-paiement des créances car l'ensemble des dettes s'élève à 40 millions de centimes. Un échéancier peut être établi pour éponger cette dette et éviter la disparition de la seule compagnie de théâtre pour toute la wilaya de Blida. Quatre spectacles prêts et une volonté de fer ne peuvent rien faire devant l'incompréhension des pouvoirs publics qui n'ont qu'à apposer une signature pour l'autorisation d'exercer dans les milieux d'enfants. Un spectacle relatif à la protection de l'environnement avait été proposé aux industriels pollueurs, mais ils n'ont même pas eu la curiosité de voir de quoi il retournait dans la pièce. « Je cherche à travailler pour rembourser les dettes et je ne veux pas de l'assistanat », criera quasiment le jeune responsable du Petit théâtre.