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Les palmiers sacrifiés
Travaux d'aménagement de l'autoroute est-ouest
Publié dans El Watan le 28 - 11 - 2007

Ils sont avachis de tout leur long, couchés à même le sol, entassés les uns à côté des autres, les uns sur les autres. Ces palmiers, d'une hauteur de 18 m environ, ont perdu deleur magnificence et leur stature de colosse après avoir été arrachés du sol par des bulldozers jaunes.
Le sinistre spectacle que le destin a choisi d'éloigner du regard se situe après la sortie de l'autoroute de l'aéroport, entre un chantier de boue et de terre et une énorme étable qui sert d'entreprise agricole étatique et que quelques vaches semblent considérer comme leur demeure. Le chantier en question n'est autre que l'autoroute Est-Ouest. S'agissait-il de palmiers sur le tracé de l'autoroute et qui empêchaient la poursuite des travaux ? Non, pour ceux-là. Y avait-il moyen de les sauver ? Oui, puisque les palmiers, mieux que les arbres, se replantent très bien. Pourquoi les avoir terrassés ? La réponse ne sera donnée par aucun des contacts que la rubrique aura tenté de joindre. Un cadre de la direction des forêts prétendra, dans un premier temps, que le palmier ne fait pas partie des espèces appartenant à la DGF pour affirmer ensuite qu'il faut contacter le conservateur du patrimoine de la wilaya d'Alger, M. Saâdoun. Ce dernier est injoignable et son secrétaire affirmera par téléphone que M. Saâdoun sera absent quelques jours pour un enterrement. L'Agence nationale des autoroutes bien que disposant d'une boîte e-mail et d'un numéro de téléphone est difficilement accessible et une fois sur place, personne ne peut nous recevoir car le directeur est en déplacement. Pourtant, un recueil de lois interdit l'arrachage d'arbres sans autorisation de la DGF. Un autre texte oblige les travaux publics à établir une étude d'impact avant tout travaux et ce, aux fins de protéger l'environnement. Une loi encore fait la liste des sanctions qu'encourt toute personne publique ou privée qui porte atteinte au patrimoine forestier. Dans cet écueil de texte que la distance juridique semble imposer aux sentiments, il est des gens, spectateurs pour certains, que cela a ému.
L'émotion
« Cela fait une trentaine d'années que je vis là. Nous nous occupons des vaches dans l'étable à côté, et nous avons toujours eu ces palmiers dans notre paysage. J'ai des photos de moi enfant à côté de ces palmiers et certains n'étaient pas aussi grands. On a eu la larme à l'œil, lorsqu'ils sont arrivés avec leur bulldozer pour les faire tomber. » Les bottes boueuses, les doigts salis, la peau creusée par des coups de soleil ravageurs, l'agriculteur a le cœur malade par autant de gâchis. Son regard ocre planté sur les 18 à 20 palmiers arrachés s'attendrit. Il s'en prend à ceux qui n'ont pas eu le cœur à réfléchir à deux fois avant de diriger leur bulldozer. « Et c'est difficile de faire tomber un palmier... » mais ils semblent y avoir mis de la hargne. « Pourquoi s'en prendre à ces palmiers qui distançaient le tracé de l'autoroute d'au moins 50 m ? Ils ne gênaient en rien », poursuit l'agriculteur. « Mais j'ai des photos, j'ai même un film », dit-il comme s'il menaçait directement le bulldozer de le poursuivre en justice. Entre 18 et 20 palmiers sont étendus sur leurs 18 m de longueur. Leurs bulbes sont à l'air libre avec quelques miniracines accrochées comme des vestiges. Certains ont encore le feuillage vert, ce qui indique qu'ils ont été arrachés depuis moins d'une semaine. Des trous çà et là témoignent de la place de leurs anciens hôtes. Certains sont noircis et démontrent qu'ont a tenté de les brûler, en vain, car les palmiers ne prennent pas. D'autres palmiers survivants sont à côté comme pour garder le cimetière et rappeler la majesté de ces grandes herbes lorsqu'elles sont encore vivantes. Que va-t-il advenir de ceux-là ? Des vaches viennent de sortir de la coopérative agricole à la recherche d'un point d'eau car la coopérative en est dépourvue, selon notre interlocuteur Hamza. Heureusement qu'il a plu et une flaque d'eau boueuse étanchera leur soif. « Les travaux de l'autoroute font un boucan pas possible. Elles sont stressées mes vaches, elles ne produisent plus de lait. »
Un gâchis financier
L'ensemble des travailleurs sur place est chinois et planté comme au milieu de nulle part, un panneau représentant le dessin futuriste de l'autoroute Est-Ouest. A l'endroit supposé des palmiers morts, un rond vert est dessiné laissant présager d'un futur espace vert. « Il n'y a rien de plus facile à replanter qu'un palmier, car il ne s'agit pas d'un arbre avec de nombreuses racines plantés profondément mais d'un bulbe. Le palmier n'est pas un arbre mais une sorte d'énorme feuille », explique Ghanem Laribi, architecte paysagiste. Pour preuve, les 10 palmiers qui se trouvaient sur le tracé de l'autoroute Est-Ouest, à quelques mètres des autres abattus, ont été soigneusement déracinés pour être replantés exactement devant le commissariat de police de la commune de Hamadi. Impossible de se tromper, puisque, actuellement, ils sont maintenu par des câbles pour leur donner le temps de se faire une assise. Ainsi, le palmier peut être replanté sur un autre site avec presque 100% de succès quant à sa survie et sa réadaptation. Ce qu'il faut savoir, c'est que l'Algérie n'a pas de pépinière d'élevage de palmiers, et à chaque fois que nous en avons eu besoin, nous avions dû importer d'Italie ou d'Espagne mais actuellement le marché est inexistant car le palmier est rongé par le chaceron rouge. Le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme a fait un appel d'offres pour l'achat de 1000 palmiers de 3 m de haut. Cela a été infructueux trois fois de suite. On peut dire sans avoir peur de se tromper que le palmier a pris de la valeur, d'ailleurs. On le trouve à 18 000 euros pour un 6 m de long. Il lui faut un siècle pour atteindre les 12 mètres de hauteur.


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