Alors que les gouvernements se préparent à se retrouver à Bali (Indonésie) pour débattre de l'avenir du Protocole de Kyoto, le Rapport mondial sur le développement humain 2007/2008, recommandé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et intitulé « La lutte contre le changement climatique : un impératif de solidarité humaine dans un monde divisé », prévient que le bilan carbone lourd des pays développés menace de réduire à néant les progrès réalisés dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la réduction de la pauvreté en Afrique subsaharienne si des mesures déterminantes ne sont pas prises pour réduire les émissions et investir dans la protection des moyens de subsistance des pauvres contre les phénomènes climatiques. Ainsi, le rapport souligne qu'une augmentation de plus de deux degrés Celsius des températures pourrait signifier que le nombre de personnes souffrant de malnutrition en Afrique subsaharienne augmenterait de 600 millions, entraînerait des épidémies, des maladies transmises par les moustiques, tels la fièvre de la vallée du Rift, le paludisme et des pertes agricoles allant jusqu'à 26 milliards de dollars d'ici 2060 dans la région. Les experts ajoutent que faute d'un changement de cap radical à l'échelle nationale et internationale, le changement climatique va ralentir puis inverser les efforts visant à réaliser les objectifs du millénaire pour le développement en Afrique. Conscient de ces défis, le rapport avance une série de recommandations dont le développement du réseau de surveillance météorologique de sorte que les agriculteurs puissent obtenir plus rapidement des informations de qualité sur l'évolution du climat dans la région. A l'heure actuelle, le continent compte une station météorologique pour 25 460 km2, alors que les Pays-Bas comptent un site pour 716 km2. En outre, il est préconisé d'investir dans les infrastructures de protection contre les phénomènes climatiques, telles les installations de stockage ou de collecte d'eau dans des pays tels que l'Ethiopie, le Kenya et la Tanzanie. Les experts demandent également la réduction des émissions de gaz des pays en développement de 20% d'ici 2050 par rapport au niveau de 1990, et des pays développés de 30% d'ici 2020 et de 80% d'ici 2050 par rapport au niveau de 1990. Dans la même optique, le rapport plaide pour la création d'un fonds d'atténuation des changements climatiques pour financer les investissements supplémentaires dans les énergies à faible émission de carbone dans les pays en développement. Pour cela, un investissement de 25 à 50 milliards de dollars par an est nécessaire. Les experts demandent d'allouer 86 milliards de dollars par an à l'adaptation, et ce, pour la construction d'infrastructures de protection contre les phénomènes climatiques et le renforcement des capacités de résistance des pauvres face aux effets du changement climatique.