Quelque deux cents salariés du complexe moteurs-tracteurs de Oued H'mimime ont observé dimanche une heure de protestation devant le siège de l'entreprise afin « d'exprimer une colère longtemps contenue ayant un lien direct avec la déliquescence progressive et patente du complexe et, par ricochet, de la situation sociale des travailleurs », affirme le secrétaire général de la section syndicale sur un ton désabusé , à la limite de la résignation. C'est qu' une sédimentation de nouvelles peu réjouissantes s'est, depuis quelques mois, greffée à la réalité du complexe qui donne maintenant la nette impression d'une descente inexorable aux enfers, en pus de la fermeture pure et simple avec, comme corollaire, une mise au chômage généralisée. Néanmoins, le facteur déclenchant de la levée de boucliers d'hier a été le retard du salaire du mois de novembre, lequel a été interprété comme un signe avant-coureur annonçant le pire. « Le pire est maintenant parfaitement envisageable, puisqu'en guise de relance promise par la direction pour début décembre, c'est l'absence de salaires qu'on a comme cadeau de fin d'année », renchérit un membre syndical.En effet, cette crainte consensuelle est fondée, car lors de la réunion du 25 novembre dernier, la SGP equipag , l'equivalent de l' ancien holding, a annoncé que les créances de 200 milliards de centimes, que doit la société de commercialisation des tracteurs, la Pmat au CMT, ont été honorées, alors que la direction du complexe « n'a eu de cesse de berner les salariés avec cette cagnotte virtuelle, qu' on ne sait pas comment elle a été dilapidée ».