Nous avons proposé au partenaire social l'instauration du travail à temps partiel pour une période de 4 mois, c'est-à-dire jusqu'à la fin de l'année et d'ici là, nous prendrons une décision en adéquation avec la réalité à laquelle devra faire face l'entreprise. La réduction de 50% des salaires de l'ensemble du personnel, valable également pour le PDG lui-même, permettra de diminuer les frais de personnel de 85 millions de dinars, réduisant ainsi le découvert bancaire à 14 millions de dinars au lieu de 100. » Ce sont là les propos de Mohamed-Kamel Djamaâ, PDG du Complexe tracteurs-moteurs (CMT) de Oued H'mimime, à une dizaine de kilomètres de Constantine. Le premier responsable du complexe tient notamment à remettre les pendules à l'heure en ce qui concerne les quelques rumeurs qui ont fait état du refus du partenaire social de la proposition que lui a été transmise par la direction, afin d'aboutir à une solution pour éviter la fermeture de l'entreprise, menaçant même sa pérennité. « Notre partenaire social a demandé officiellement un complément d'information et n'a à ce jour ni refusé ni accepté notre démarche », déclare le PDG. Rappelons que le CMT traverse une situation critique. Depuis juillet 2007, la chaîne de production est à l'arrêt et l'entreprise est mise à mal en raison de la mévente d'un millier d'engins. M. Djamaâ affirme que pour ce deuxième semestre, l'activité de l'entreprise se limitera à la réalisation de la pièce de rechange, des travaux de sous-traitance et de la rénovation des vieux tracteurs et moteurs. Toutefois, souligne-t-il, « tous ces programmes que nous avons lancés, ne pourront en aucun cas compenser le manque d'activité pour le produit fini ». Interrogé sur une éventuelle compression des effectifs, M. Djamaâ dira que jusqu'à ce mois de septembre, le CMT compte un effectif de 1045 travailleurs dont 698 permanents et 309 contractuels. « Si la direction devait mettre fin aux contrats à durée déterminée, ajoute-t-il, cela aurait un impact d'ordre économique et technique des plus négatifs pour l'avenir de l'entreprise car les activités réelles du complexe sont prises en charge par les contractuels puisque ces derniers sont les mieux formés. » Ainsi, notre interlocuteur annonce que le CMT, avec l'assistance de la PMAT, a déjà envoyé deux tracteurs pour homologation au Soudan. Ces engins seront soumis à des essais et si ceux-ci sont concluants, le marché aura la chance de se concrétiser, d'autant plus que ce pays a un besoin de 5000 à 6000 tracteurs par an.