C'est une litote d'écrire que le complexe moteurs-tracteurs de Oued H'mimime, dans la wilaya de Constantine, ne va pas pour le mieux. Et pour cause, ce fleuron de l'épopée industrialisante des années 1970 risque, à plus ou moins moyenne échéance, de connaître l'hydre de la fermeture. Pour l'heure, c'est le sort de plus de 1000 salariés qui préoccupe le plus ; la direction a en effet annoncé des « mesures de sauvegarde de l'entreprise, entièrement assumées par le PDG et le conseil d'administration », selon les propos de M. Fraya, un haut responsable chargé des ressources humaines, à l'issue desdites mesures 300 salariés ayant le statut de contractuels (CDD) verront leurs contrats de travail rompus à compter du début du mois de septembre prochain. A la même période est prévue la mise au chômage de 800 salariés, titulaires cette fois, mais néanmoins en inactivité, comme nous le précise M. Fraya. En décodé, l'on peut aisément tirer cette conclusion, même un peu hâtive, que le complexe est déjà en arrêt de production. En tout cas, selon la même source, l'entreprise vit présentement une situation d'insolvabilité totale, d'où découlent les solutions procédant davantage du déchoquage que de la « bobologie » préconisées par la direction. « Que faire si la production non résorbée de tracteurs est de l'ordre de 879 unités, soit un montant de 1048 millions de dinars, le découvert bancaire avoisine les 803 millions de dinars, avec des agios de l'ordre de 30 millions de dinars, et le niveau de créances atteignant les 4 milliards de dinars », avouera M. Fraya, pour qui cet état de fait devrait fatalement déboucher sur le blocage actuel. Le syndicat ne l'entend pas de cette oreille, estimant que les mesures de mise au chômage des travailleurs doivent être bannies du plan de redressement, comme il est souligné dans le PV du 3 juin. En attendant que les choses basculent vers l'une ou l'autre issue, les deux parties campent mordicus sur leur position.