Le bureau de conciliation de l'inspection du travail de la wilaya de Constantine vient de faire le bilan de son exercice 2004-2007. On apprend ainsi que 3 927 affaires ont été traitées durant cette période, dont 1 800 cas étudiés pour le secteur public. Une situation que l'inspecteur principal de la wilaya, Amar Lemloum, invité de l'émission Forum de la radio régionale de Constantine, expliquera surtout par le recours fréquent des entreprises au licenciement abusif dans 30 % des cas, mais aussi en raison des litiges qui naissent autour des salaires, des conditions de travail et de la non-déclaration des employés à la caisse nationale des assurances sociales (CNAS). Selon le même responsable, seulement 185 cas de conciliation ont pu avoir lieu, en dépit des efforts fournis par son organisme. Un taux qui reste tout de même infime à cause du mépris affiché par la plupart des employeurs, dont la majorité refuse de répondre positivement aux convocations de l'inspection du travail pour prendre part aux rencontres de conciliation. « Pour une bonne partie des dossiers, nous intervenons dans les litiges ayant un aspect légal, mais il nous est difficile de solutionner un problème lié au règlement intérieur de l'entreprise », affirme Amar Lemloum, qui précise, par ailleurs, que la loi a donné aux travailleurs de nouvelles possibilités d'avoir des représentants au sein des bureaux de conciliation, au même titre que les chefs d'entreprises. Les uns et les autres sont élus par leurs pairs pour un mandat de trois ans. C'est le même cas de figure pour les assistants sociaux, choisis au niveau des tribunaux de Constantine, El Khroub et Zighoud Youcef, et qui auront désormais plus de pouvoir lors des délibérations. On saura à cet effet qu'après l'élection des deux nouveaux bureaux de conciliation de Zighoud Youcef et d'El Khroub, respectivement les 20 et 26 novembre dernier, l'inspection du travail devra procéder à la même opération pour les instances du secteur de la commune de Constantine les 10 et 11 du mois en cours. La mission des nouveaux élus ne sera pas de tout repos, notamment avec l'ouverture de la wilaya de Constantine aux entreprises étrangères, surtout dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, où des groupements chinois et japonais sont déjà sur le terrain. L'inspecteur principal de travail insistera, déclarant : « A ce propos, nous avons déjà entamé des visites aux différents chantiers où nous avons exigé le respect de la législation algérienne en matière de travail, s'agissant en premier lieu de la tenue de registres de recrutement, la signature d'un contrat de médecine du travail, le respect du plan d'hygiène et de sécurité, et l'embauche par la voie des services de la main-d'œuvre ». Pour lui, les moyens mis à la disposition de cet organisme demeurent encore insuffisants face à la multiplication des activités industrielles et économiques. En 2007, la wilaya de Constantine compte 13 inspecteurs du travail, équipés de deux véhicules, avec pour mission le contrôle périodique de 6 100 entreprises publiques et privées, recensées dans les douze communes, et employant plus de 120 000 travailleurs.