Les travailleurs de l'entreprise MacStyle (ex-Sonipec) lancent un cri de détresse au ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Actuellement en négociation pour la dissolution de leur entreprise avec le groupe Cuirs et textile, les représentants des 340 travailleurs, n'ayant pas perçu leurs salaires depuis plus de 5 mois, aspirent à une sortie « honorable ». Outre la perception des revenus impayés, ils réclament des indemnités de 20% sur les salaires, la révision à la hausse de leur salaire de base ainsi que le versement des salaires 6 mois après la fermeture de l'entreprise, jusqu'à ce qu'ils trouvent un poste d'emploi. « Les travailleurs ne sont pas responsables du déficit de l'entreprise. Ça fait 3 années que l'entreprise est en difficulté, pourquoi ont-ils attendu jusqu'à maintenant pour le déclarer ? », se sont interrogés les représentants des travailleurs qui se sont rendus à notre rédaction. L'entreprise MacStyle de Chéraga, en difficulté financière depuis de nombreuses années, avait procédé récemment à des vagues de licenciement (essentiellement des départs volontaires ou des retraites anticipées) de plus de 300 employés. « En 1980, l'effectif était de 1700 ouvriers. Après plusieurs volets sociaux et compressions appliquées dans l'entreprise, en 2007, un protocole d'accord a été signé afin d'éviter la dissolution de l'EPE. Le groupe Leather Industry a proposé à la SGP (IM) de maintenir cette EPE en activité avec la mise en œuvre d'un volet social de 192 agents pour mettre en adéquation les charges du personnel par rapport au niveau d'activité susceptible d'être obtenu par l'EPE », soulignent les représentants de la manufacture de chaussures. Les travailleurs avaient alors « une lueur d'espoir », pensant que la charge allait baisser et que l'activité de l'entreprise pouvait reprendre. A l'époque, disent les travailleurs, ils n'osaient pas réclamer une hausse des salaires, craignant qu'elles n'aient des répercussions négatives sur la manufacture. « Avant, on nous disait qu'on ne pouvait nous augmenter les salaires, car cela risquerait de faire couler l'entreprise. On s'y était résignés. La majorité des travailleurs a donné 25 à 40 ans de sa vie à cette entreprise. Mais aujourd'hui, ils nous proposent des indemnités minables. Nous voulons une grille de salaire semblable à celle des travailleurs de la tannerie Taj de Jijel », disent les travailleurs de MacStyle, en précisant que leur salaire de base est de seulement 7500 DA. 5 mois sans salaire. Et d'ajouter : « Les travailleurs revendiquent leurs droits légitimes, et ce, dans les meilleurs délais pour régler ce conflit. Nous demandons le maintien de notre entreprise jusqu'à l'obtention de nos droits. Nous ne demandons pas l'impossible. »