Développer un partenariat en rapprochant les différents acteurs universitaires concernés et ceux de la politique de la ville, en identifiant ensemble les problèmes et en définissant les priorités afin d'envisager les programmes d'intervention, représentent les principaux objectifs du laboratoire Villes et santé de la faculté des sciences de la terre, de géographie et d'aménagement du territoire de l'université Mentouri de Constantine, qui a organisé, à cet effet, un séminaire international Ville et santé, les 9 et 10 décembre au campus Zouaghi. Selon l'organisation mondiale de la santé (OMS), « une façon de rendre l'environnement plus favorable à la santé consiste à faire que le milieu social, dans lequel vivent les gens, contribue à la santé et non à la maladie », d'où l'idée d'organiser un séminaire international Ville et santé, afin d'établir justement un rapport entre la ville et la santé. Selon le Dr Belkacem Labaï, président du comité d'organisation de ce séminaire et également responsable du laboratoire Villes et santé de l'université Mentouri, « il existe un lien entre la ville et les maladies psychosociales, et la santé constitue un secteur fédérateur de toutes les disciplines. Il s'agit justement de trouver ce lien ». Cette rencontre s'articule autour de cinq principaux axes, à savoir la ville et la transition épidémiologique des maladies psychosociales à la délinquance et aux violences urbaines, la santé et l'environnement urbain, l'architecture et l'urbanisme, ainsi que la ville et la santé dans les approches disciplinaires et interdisciplinaires. L'on apprendra ainsi que « s'il est admis qu'en matière de bien-être, la ville est bien impliquée en tant qu'établissement humain en mal d'aménagement et de gestion, l'importance de cette implication se manifeste surtout par l'effet de transition épidémiologique (…) mettant en cause directement la ville et l'urbain ». Dans une communication portant sur les risques du Sida en Algérie en 2007, le professeur en épidémiologie, Djamel-Eddine Abdennour du CHU de Constantine, prévient, à cet effet, des risques territoriaux en matière de santé, en abordant la menace du Sida qui pèse sur l'Algérie, d'autant que ce dernier constitue « un problème majeur de santé publique ». Evoquant l'épidémie de Sida qui fait des ravages à travers le monde, le conférencier mettra également l'accent sur l'existence d'une autre épidémie : « Une épidémie de stigmatisation et de marginalisation des malades qui freine le dépistage, la prévention et le diagnostic, car les gens ont peur d'être montrés du doigt », a-t-il affirmé, ajoutant qu'en Algérie la prévalence demeure faible, mais « on reste toutefois un pays à risque ». Le Pr Abdennour a cité, par ailleurs, le cas de la ville de Tamanrasset où la prostitution a véritablement « explosé » à cause de l'important flux de migration avec les pays frontaliers, « un brassage de 22 nationalités différentes » a-t-il indiqué. Enfin, le conférencier clôturera son intervention par un sondage effectué au CHUC auprès de 488 étudiants en médecine, lequel a révélé une grande méconnaissance de la majorité des personnes sondées des… modes de contamination par le HIV ! Or, à en juger par la communication de ce professeur, les chiffres actuels de sidéens et de séropositifs en Algérie restent en deçà de la réalité, puisque avec les 2/3 d'une population, âgée de moins de trente ans, présentant, en outre, un comportement à risque, notre pays constitue une « culture favorable » à l'éclosion du HIV.