Le PDG de l'entreprise du ciment et dérivés de Chlef (ECDE), Mohamed Meknassi, est monté au créneau lundi dernier pour dégager la responsabilité de son entreprise quant à la montée vertigineuse du prix du ciment sur le marché local. Pour rappel, le sac de 50 kg, qui est cédé par l'usine à 225 DA, a vu son prix doubler pour atteindre 400 DA et plus chez les revendeurs privés de ce matériau. Intervenant à la radio, il a fait savoir que la responsabilité de ce dérèglement n'incombe guère à son entreprise qui est chargée, d'après lui, de produire suffisamment et de mettre à la disposition des utilisateurs les quantités nécessaires de ciment. « Le contrôle en dehors de l'usine n'est pas de notre ressort, il relève des services habilités », a-t-il déclaré. Il n'explique donc pas cette flambée des prix, estimant qu'une quantité énorme, soit 535 000 t, a été distribuée en 2007 pour la seule wilaya de Chlef. Cette quantité représente 32% du volume global annuel des ventes, qui s'élève à 2 340 000 t. Abondant dans le même sens, une source proche de l'ECDE a indiqué que les entreprises de réalisation, le distributeur public l'Edimco et les revendeurs en gros du ciment sont approvisionnés normalement et à l'ancien prix. « Nous n'avons aucun problème avec les entreprises de réalisation qui sont servies en priorité, ni avec les 1200 revendeurs en gros, dont l'approvisionnement s'effectue également d'une façon normale et selon leur demande. Tout a été mis en œuvre donc pour satisfaire largement les besoins des uns et des autres, mais je n'arrive pas à expliquer les prix pratiqués actuellement sur le marché local », indique-t-elle. La revente du ciment est devenue un commerce juteux, dans la mesure où une part importante des registres du commerce délivrés en 2007 concerne cette activité. Pour la seule commune de Chlef, on relève pas moins de 297 revendeurs inscrits au niveau de la cimenterie, alors que pour les localités rurales, comme Ouled Ben Abdelkader et Oued Sly, on a recensé étrangement 100 et 74 distributeurs privés de ce matériau. Il est aussi reproché à cette catégorie de revendeurs la vente directe des bons d'enlèvement et la commercialisation de la marchandise en dehors de la wilaya.