Aujourd'hui le Liban aujourd hui est à la recherche de son président et de son équilibre politique. Côté cinéma, le pays du Cèdre est engagé dans une ambitieuse et très subtile aventure de production avec quelques partitions honorées dans les festivals les plus prestigieux. Dubaï. De notre envoyé spécial A Cannes, c'était le triomphe de Caramel de Nadine Labaki, à Dubaï aujourd hui, le Beyroutin Philippe Aractingi, après Bosta présenté aux Oscars, a signé son second long métrage : Taht Al Qasef (Sous les bombes) et a remporté le grand prix (Muhr for Excelency) avec le prix d'interprétation féminine pour son actrice Nadia Abou Farhat. Taht Al Qasef, avec une mise en scène sobre, elliptique parfois riche en trouvailles, se passe sous l'implacable tapis de bombes de la récente agression israélienne contre le Liban. L'histoire est construite autour de Zeïna (Nadia Abou Farhat) qui essaye de renouer avec son pays, après son exil à Dubaï, et son divorce. Son but, ce sont les retrouvailles avec son fils parti au Liban-Sud. Autour du périple de Zeïna à travers la Turquie vers le Liban-Sud, Philippe Aractingi réussit avec une grande sensibilité dans le regard à éclairer la situation préoccupante de son pays. Mais en dépit des circonstances de la guerre, il y a dans son film de la poésie, du chant, de l'amour. Zeïna, en effet, finit par croiser un chauffeur de taxi Toni. Elle est Chiite, Toni est chrétien. A priori, il n'y a aucune communion ni ralliement entre eux. Pourtant, on assistera à la naissance d'une intrigue amoureuse. Cette œuvre où tout passe à l'image symbolique du sursaut libanais contre la guerre d'agression et contre les malentendus, milite pour la réconciliation du pays avec lui-même. Beaucoup d'autres prix ont été accordés par les jurys de Dubaï, notamment à Nouri Bouzid, Borhan Alaoui, à des réalisateurs jordaniens, palestiniens... Le 4e Festival de Dubaï se termine. Quelque chose s'est incontestablement joué ici, pendant cette semaine riche en événements et en découvertes.On a vu à l'œuvre une équipe du festival hyperprofessionnelle. Elle a reçu des centaines de films. Selon Mohamed Réda, le scénariste et critique libanais, responsable de la section des cinémas arabes : 50 longs métrages de fiction arabes, 76 documentaires et 112 courts métrages ont été soumis au Festival de Dubaï. Un choix très rigoureux de 12 films par section a été soumis aux jurys du festival. Dans le cadre grandiose de Madinat Jumeirah, loin de tout tumulte médiatique, (malgré la constante présence des photographes et cameramen autour du tapis rouge), le Festival de Dubaï a vu aussi déferler sur ses écrans des films du monde entier, Hollywood, Bollywood, Chine, Japon, Corée du Sud, Europe... Le public émirati a largement prouvé son enthousiasme et a su imprimer ses choix en décernant aussi des prix.