Dès les premières lueurs du jour, les fidèles se sont rendus aux différentes mosquées d'El Bahdja pour accomplir la prière de l'Aïd. Les imams ont appelé à faire preuve de tolérance et d'entraide et à suivre les nobles valeurs de l'Islam. Ils ont souligné l'importance spirituelle et sociale de la fête de l'Aïd El Adha, évoquant également le sens de l'immolation du mouton en application à la tradition du Prophète Ibrahim. Une fois la prière accomplie, les fidèles sont rentrés chez eux pour accomplir le sacrifice du mouton devant les mômes qui ne voulaient pas rater pareille occasion. Des jeunes et des vieux, exhibant couteaux et haches, se sont rassemblés dans les différents espaces d'abattage. D'autres, vu le manque flagrant des lieux d'abattage, ont préféré accomplir ce sacrifice sur le balcon de leur habitation. Des brigades mobiles de vétérinaires ont sillonné plusieurs quartiers de la capitale pour un contrôle des carcasses de mouton et des abats et ce, dans le but de prévenir les habitants sur les risques du kyste hydatique et comment le détecter.L'inconscience des gens dans plusieurs quartiers se voit dans les mares de sang abandonnées sur la chaussée et les lieux d'abattage et des canalisations d'évacuation des eaux usées ont été obstruées, sans que ces citoyens n'aient pris la peine de nettoyer les lieux. D'autres, dans un esprit de propreté, ont entrepris une grande opération de nettoyage des cages d'escalier et des lieux d'abattage. C'est le cas de quelques habitants du quartier Sellier, à Hydra, qui, à coups de pression d'eau et de coups de balais, ont nettoyé les mares de sang et nettoyé les lieux. Des agents de Netcom, d'Asrout et même de l'APC Hydra ont tenu promesse et ont entrepris le ramassage des ordures dès 11 h. L'Aïd El Adha se veut également une occasion pour s'échanger les vœux et les visites pour préserver et consolider les liens familiaux. Plusieurs familles se sont rendues aux différents cimetières pour se recueillir sur les tombes des défunts, tandis que d'autres ont saisi cette opportunité pour rendre visite aux personnes hospitalisées. Certains ont profité de cette journée pour se rendre aux centres sociaux abritant les personnes âgées, dans le but de partager quelques moments de joie avec cette catégorie qui a tant besoin de chaleur familiale. Le mouvement associatif n'est pas en reste, puisqu'il contribue lui aussi à préserver les valeurs d'entraide et de solidarité. C'est le cas de l'association Mounia qui devra se trouver un autre siège dès le début de l'année, mais qui ne ménage guère ses efforts pour rendre le sourire aux familles nécessiteuses et aux enfants. Cette association a procédé, la veille de l'Aïd El Adha, au sein de son siège à la cité Merzouk, à Ben Aknoun, à la distribution de parts de viande de 1,5 à 2 kg et de denrées alimentaires aux familles nécessiteuses, afin de leur permettre de passer les fêtes de l'Aïd El Adha comme toutes les autres familles. Les enfants ont eu droit également à des vêtements chauds et à des cadeaux Cet élan de solidarité et de convivialité, qui s'est créé autour de l'association Mounia, ne pouvait se concrétiser sans l'aide précieuse des donateurs, anonymes pour leur grande majorité. « Nous avons eu droit à un mouton qu'un donateur anonyme nous a ramené. Un autre volontaire l'a égorgé et un donateur nous a donné l'équivalent de 200 000 DA en denrées alimentaires. Cette chaîne de solidarité et d'entraide ne pouvait se constituer sans la contribution de tout un chacun au sein de notre association. C'est vrai que nous seront SDF dans quelques jours et que nous n'avons pas encore obtenu d'agrément de la part de la wilaya pour je ne sais quel motif, mais nous disons que nous sommes là pour aider les familles nécessiteuses et rendre le sourire aux enfants. Et tant qu'il y aura des donateurs qui nous feront confiance, nous allons continuer sur cette lancée », affirme Mme Mounia, présidente de cette association. Par ailleurs, des bénévoles se sont présentés dans les hôpitaux d'Alger pour apporter un peu de chaleur aux malades en cette journée spéciale en offrant aux enfants hospitalisés des cadeaux. « Notre action vise à permettre aux malades de passer cette fête religieuse dans une ambiance de joie et de gaieté, leur faisant oublier, un tant soit peu, leurs problèmes de santé et leur éloignement », confie Salim, un bienfaiteur cité par l'APS, venu rendre visite aux malades du CHU Mustapha. A cette occasion, des jouets, des effets vestimentaires et des gâteaux traditionnels ont été distribués aux enfants pensionnaires des services de pédiatrie des trois hôpitaux, où l'accès est resté libre à tout visiteur. Pour leur part, des mamans d'enfants malades ont exprimé leur « satisfaction » quant à la contribution du mouvement associatif et des bienfaiteurs dans le réconfort des malades en pareille occasion.