L' infrastructure en question doit jouer un rôle important en matière de transport, il n'en est rien. Avec 80 000 passagers par an et une demande croissante, elle souffre d'un déficit en avions et d'un plan de vols réduit. Inauguré le 5 juillet 1998, l'aéroport de la capitale des Aurès était considéré comme une prouesse architecturale, mais aussi une empreinte identitaire millénaire, surtout que la réalisation du somptueux salon d'honneur s'inspire directement du tombeau berbère Imedghassen IIIe siècle av. J-C, qui est à un jet de pierre de l'aérodrome. L'aéroport, infrastructure anti-enclavement par excellence, est venu, à point nommé, prendre en charge et répondre à une demande, non seulement de la wilaya de Batna ou de ses environs, mais de toute la région des Aurès, pour ainsi dire, à savoir les wilayas d'Oum El Bouaghi, Kenchela et même certaines villes mitoyennes, où pourtant le transport aérien existe. Lors d'une rencontre avec le directeur des transports de la wilaya de Batna, A. Boudebouz, premier responsable du secteur, s'inquiète de la sous-exploitation de l'aéroport de Batna, et nous dit à ce sujet : « L'aéroport, pourtant, possède plus d'un atout, si on parle offre/demande, celle-ci n'a jamais baissé, mais jusqu'à nos jours elle n'a pas trouvé d'écho, les chiffres l'attestent et ne souffrent d'aucune ambiguïté ». Notre interlocuteur cite comme exemple l'année 2002, où la fréquentation de l'aérodrome avait connu un pic jamais atteint:125 000 passagers. A cette époque, la compagnie aérienne Air Algérie n'avait pas le monopole, mais la demande était prise en charge. M Boudebouz ajoute : « Aujourd'hui nous atteignons à peine 80 000 passagers/ an avec 4 vols par semaine vers la capitale, et 5 pour l'étranger, toutes compagnies confondues, alors que la demande ne cesse d'augmenter ». Cependant, il y a une baisse notable et visible du nombre de passagers, même si les chiffres démontrent que la demande est persistante et que beaucoup de facteurs favorisants et encourageants sont à même de doubler ou tripler le nombre des usagers ; à titre d'exemple, le programme de développement, dont bénéficie la wilaya et toute la région, incite les investisseurs à s'installer, l'avion étant le moyen de transport et de communication le plus utilisé. Le taux très appréciable du remplissage des avions est un autre facteur favorable qui conforte l'hypothèse que la demande existe. La faille semble venir aussi bien du nombre réduit d'avions que de l'horaire choisi ; un planning inadapté et inadaptable existe et semble obsolète. A titre d'exemple un vol Batna/Alger est programmé le lundi après-midi, alors que normalement il se fait en début de journée pour un retour en fin d'après-midi, et c'est de l'avis des spécialistes du transport et du marketing. Dix ans après son inauguration, l'aéroport Ben Boulaïd de Batna, qui se trouve à 35 km à l'est de la capitale des Aurès, offre toutes les commodités aux voyageurs, lesquels l'apprécient pour sa bonne conception et sa proximité, de par sa position de carrefour des Aurès. Nous avons appris par le premier responsable du secteur du transport que le wali de Batna, et dans une correspondance officielle récente adressée au président-directeur d'Air Algérie, souhaite que des mesures soient prises pour doter l'aéroport de Batna de plus d'appareils de capacité moyenne, en se référant à la demande grandissante du nombre des voyageurs.