Le chômage pousse certaines personnes à tout faire, dit-on. Même à s'engager dans un travail pour lequel elles ne seront jamais payées. C'est le cas de près d'une dizaine de jeunes chômeurs de la commune d'Illilten, dans la daïra d'Iferhounène. La majorité, ce sont des filles qui ont été recrutées, soi-disant, dans le cadre du filet social durant le mandat de l'assemblée populaire sortante, issue des partielles du 29 novembre 2005. Ces dernières ont été engagées sur des décisions d'affectation fictives, signées par l'ex-P/APC, apprend-on. Pis encore, l'ex-P/APC aurait signé des engagements où il aurait promis la régularisation de la situation de ces jeunes recrues dès que de nouveaux postes seront dégagés au profit de la commune. Pendant dix mois pour certains, ces jeunes désespérés par le chômage endémique qui touche toute la région n'ont perçu aucun centime, encore moins bénéficié d'une couverture sociale en cas d'accident de travail, surtout. Selon le nouveau président d'APC d'Illilten, le nombre de postes octroyés à la commune étant limité, ces victimes d'un nouvel esclavagisme ont accepté de travailler parce qu'elles avaient gardé espoir d'être régularisées un jour. Mais ce n'était qu'un leurre. La commission sociale de l'assemblée a promis de s'atteler à résoudre ce problème sans faire trop de dégâts. Le P/APC écarte toutefois le paiement de ces jeunes pour la période ayant précédé son mandat. Pour l'instant, les jeunes en question ont été invités à cesser les activités qu'ils assuraient auparavant. Mais certains refusent de se soumettre à la décision de la nouvelle assemblée qui dégage toute responsabilité en cas d'accident. Les autorités concernées ont été informées de cette bévue, inédite dans les annales de la commune. D'autres cas similaires pourraient exister dans la commune d'Illilten car il ne s'agit là que des victimes qui se sont manifestées pour « réclamer leurs droits », indique-t-on. Notons que la commune d'Illilten compte environ 14 000 âmes dont une grande partie de la population est jeune. L'absence des pouvoirs publics dans cette région a ouvert la voie à tous les abus, au sein même des institutions publiques censées porter aide et assistance aux citoyens de la région.