Outre l'actualisation du dispositif sécuritaire dans le sens d'une plus grande vigilance, le DGSN annonce un grand mouvement dans les rangs de la police. Passé le choc du double attentat du 11 décembre, le DGSN prend les mesures qu'il avait promises au lendemain des actes terroristes rendus possibles à cause du relâchement de la vigilance. Le manque de vigilance a été relevé par le ministre de l'Intérieur qui a évoqué la mise en place d'un nouveau dispositif pour combattre cette violence. M. Ali Tounsi a donné les contours de ces nouvelles mesures empreintes d'un durcissement. En plus de la révision et de l'adaptation du dispositif, le DGSN a annoncé un mouvement dans les structures de la Sûreté nationale. “Attendez-vous à de nouvelles dispositions, mais également à un grand mouvement au sein des rangs de la Sûreté nationale, au cours des prochaines semaines”, a-t-il déclaré à l'occasion de l'Aïd-el-Adha. Plus qu'un durcissement, y compris vis-à-vis des responsables, Ali Tounsi a pris la décision de “filtrer” les rangs de la police. Le tri se fera en termes de compétence pour lutter efficacement contre le terrorisme. “Il n'y a que ceux qui peuvent assumer la charge de lui faire face (le terrorisme) qui vont rester dans nos rangs”, a-t-il dit. Propos interprétés par certains observateurs comme annonciateurs d'imminentes purges au sein de la police. Et dans le même temps, a-t-il précisé, les responsables seront soumis à une évaluation “très précise”. Evaluation de chacun d'où sortiront des appréciations assorties de sanctions. Mais le DGSN ne donne aucun détail sur la nature des sanctions (positive ou négative) dont seront frappés les responsables. Toutefois, peut-on se demander, le durcissement va-t-il ramener plus de discipline et de vigilance ? Car bien avant les attentats, le directeur de la police avait invité les incapables à prendre la porte sans attendre d'y être poussés, mais là, il n'est plus question, sauf peut-être s'il est sous-entendu que le “tamis” fera lui-même le travail. Toutefois, ceux qui ne disposent pas de capacités à faire face au terrorisme seront affectés dans d'autres services. “Subalternes”, a précisé Ali Tounsi. Ce qui veut dire qu'ils reviendront comme dans la caricature de l'inénarrable Inspecteur Tahar : “Retourner à la circulation”. Ce qui suppose éventuellement une révision des grades. “Il n'est plus question de fermer les yeux sur l'incapacité de certains à gérer les crises et les situations extrêmes, dans la conjoncture actuelle”, dit-il signifiant clairement une volonté de “tolérance zéro”. “Je serai intransigeant avec ceux qui auront failli à cette règle”, a-t-il ajouté. Et de responsabiliser ceux qui sont chargés de la sécurité des citoyens qui sont en majorité les victimes et les cibles des terroristes. “Le laxisme peut coûter la vie à des citoyens dont la sécurité dépend de vous”, a-t-il averti tout en proposant de capitaliser l'élan populaire contre ce phénomène “qui va faciliter le maillage systématique de toutes les régions du pays”. Implicitement, il s'agit d'un retour au b. a.-ba du renseignement qui s'appuie principalement sur l'apport du citoyen. Le terrorisme a frappé, il a fait mal parce que, entre autres, les services de sécurité ont eu un relâchement après la mobilisation pour les élections locales. Conséquences : deux attentats au cœur d'Alger et qui appellent à des mesures sévères, un nouveau dispositif et une mobilisation permanente des troupes. C'est là la leçon du 11 décembre et le message du DGSN. Djilali B.