Les prix des produits de première nécessité n'ont cessé d'augmenter durant toute l'année 2007. La pomme de terre est le premier produit à connaître une hausse de près de 100%, atteignant les 70 DA le kilo. Le ministre du Commerce a imputé cette situation aux bouleversements qu'a subis le marché mondial de la semence et aux spéculations au sein du marché national. L'Algérie, qui a réussi à exporter des quantités importantes de pommes de terre, n'est pas arrivée, durant presque toute l'année, à satisfaire la demande nationale ou à réguler le marché. Pour sa part, Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a affirmé à maintes reprises que la production nationale en fruits et légumes était suffisante. Cela n'a pas pour autant empêché l'envolée des prix. Idem pour la semoule, les huiles, les produits laitiers et autres produits de première nécessité. Cette flambée des prix a occasionné une inflation de l'ordre de 4 à 5% avec une répercussion sur le pouvoir d'achat des couches sociales vulnérables, à savoir les fonctionnaires et les travailleurs. Les experts du Conseil national économique et social (CNES) se sont intéressés à cette question dans une étude où il a été affirmé que « la dégringolade du pouvoir d'achat des Algériens est bel et bien réelle ». L'examen du compte revenus-dépenses par ces experts a révélé que la part de la rémunération des salariés dans le revenu brut des ménages est sur une tendance baissière, alors que celle des indépendants est stationnaire. L'évolution à la baisse de la part de la rémunération des salariés dans le revenu brut des ménages s'est accompagnée d'une dégradation du pouvoir d'achat global des salariés. En se basant sur les données fournies par l'ONS sur les rémunérations, le chômage et l'inflation, les statisticiens du CNES sont parvenus à situer la moyenne annuelle de la baisse du pouvoir d'achat du salaire moyen à 1,7% depuis 2001. De son côté, le gouvernement a décidé de prendre une série de mesures pour tenter de désamorcer la crise sociale qui se profilait derrière les augmentations des prix ressenties par la majorité de la population. C'est ainsi qu'un conseil interministériel, consacré à la situation du marché caractérisée par un renchérissement remarqué de certains produits de large consommation, a mis en place un comité de veille ad hoc, dont la mission est de suivre au quotidien les tendances du marché. Selon un communiqué des services du chef du gouvernement, ce comité doit proposer des « correctifs éventuels qui doivent être pris par le gouvernement ».