Le ministère de l'Agriculture a soumis au gouvernement une proposition pour augmenter la subvention accordée aux producteurs de lait cru, a indiqué hier le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat. Le ministre, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse qu'il a animée en marge de la réunion des cadres pour l'évaluation du Plan national de développement agricole et rural (PNDAR) de 2000 à 2007, a souligné qu'il est anormal que la subvention de la poudre de lait importée soit plus élevée que celle de la production locale. « Nous soutenons la production nationale, mais j'estime que c'est insuffisant. Nous ne pouvons pas continuer à subventionner le cheptel bovin de l'étranger », a-t-il commenté. Le ministre a affirmé que son département est en attente d'une réponse de l'Exécutif pour mettre en œuvre cette mesure qui est de nature à encourager la production locale. L'Algérie, a-t-il signalé, a les moyens pour devenir autosuffisante. Cet objectif sera réalisé, a-t-il dit encore, en faisant remarquer qu'en 2000 la production laitière algérienne ne dépassait pas les 1,2 milliard de litres contre 2,6 milliards de litres actuellement. Les besoins de l'Algérie sont estimés à environ 3,5 milliards de litres. M. Barkat a annoncé également la décision du ministère de ne plus soutenir en amont les céréaliculteurs, mais en aval pour une meilleure traçabilité de la production céréalière. Désormais, les céréaliculteurs ne toucheront les subventions qu'une fois leurs récoltes collectées par l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). « Les céréaliculteurs bénéficient de subventions pour ensuite vendre leur production directement aux minotiers ou la conduire vers d'autres itinéraires derrière les frontières », a-t-il commenté. Il a relevé dans ce sillage que l'Etat a revu à la hausse ces subventions pour les aligner sur les cours internationaux. Cette mesure a eu pour effet d'augmenter la surface céréalière semée. « Il y a eu plus d'emblavures », s'est réjoui le ministre. Il a révélé que plusieurs opérateurs étrangers ont manifesté leur intérêt pour investir dans le secteur agricole en Algérie. Ces investisseurs veulent créer de grandes exploitations agricoles, notamment pour l'élevage, a précisé M. Barkat. Et de citer le projet des Emiratis à Tiaret qui, a-t-il souligné, est en bonne voie. Lors de cette conférence de presse, le ministre a longuement défendu le bilan de son secteur. Le PNDA a coûté depuis 2000 près de 340 milliards de dinars (2% du budget national), mais a permis d'atteindre une production agricole d'une valeur de 9 milliards de dollars, a-t-il fait savoir. La surface agricole utile a été ramenée à 8,5 millions d'hectares. La production de céréales est passée de 9 millions de quintaux à 43 millions de quintaux actuellement, ajoute-t-il. La moyenne de la production céréalière était de 22 millions de quintaux durant les années 1990, alors qu'elle s'est établie à 32 millions de quintaux depuis 2000, poursuit Saïd Barkat.