L'Etat arrivera, selon lui, à sécuriser la population, surtout la classe moyenne. «Pour le moment, ni le prix de la farine, ni celui de la semoule, ni même celui des produits alimentaires de base n'augmenteront.» C'est en ces propos que le ministre de l'Agriculture a voulu rassurer hier les consommateurs. En fait, Saïd Barkat ne fait que rappeler les dernières décisions prises par le gouvernement relatives à la subvention de certains produits alimentaires ayant connu des augmentations des prix y compris le blé dur. Intervenant en marge de la réunion d'évaluation de son secteur, Said Barkat a tenté, enfin, de préciser que «l'Etat arrivera à sécuriser la population surtout la classe moyenne». Le lait, la semoule et la pomme de terre étaient, par ailleurs, les sujets principaux abordés lors de la conférence de presse qu'a animée le ministre, par la suite. Concernant le lait, Barkat a affirmé que l'Etat continuera à subventionner ce produit. Notons que les transformateurs privés de lait en Algérie ont arrêté la production pour dénoncer les retards dans le versement des subventions. Ils ont dénoncé, encore une fois, depuis le début de l'année, l'insuffisance du niveau de la subvention, le retard (4 mois) dans son règlement, la rupture des stocks de poudre de lait et la défaillance de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) dans la livraison de cette matière première. Résultat: pénurie sans précédent de lait au centre de l'Algérie. Réagissant à cette situation, le ministre a révélé que son département a fait des propositions au gouvernement sur une éventuelle augmentation de la subvention. «Je souhaite que la subvention soit plus importante», a-t-il souligné. Populisme oblige. Il a soutenu, néanmoins, que la solution idéale pour faire face à cette situation demeure le développement de l'élevage des vaches laitières. Son département vise à porter le nombre de ces dernières à 50.000 à l'horizon 2011. Il faut, selon lui, arriver à 1 million de vaches laitières pour atteindre l'autosuffisance. Il est projeté, également, le développement de l'investissement dans ce sens. Quant à la pomme de terre, Barkat s'est montré très optimiste. «Cette année, nous aurons une production suffisante qui couvrira les besoins nationaux», a-t-il indiqué en se réjouissant de la qualité de la semence qu'il juge très bonne. Pour les céréales, le ministre annoncera que dorénavant, le soutien de ces dernières se fera en aval. Il s'est dit également pour la création des offices nationaux pour gérer la commercialisation de ces produits en optant plus pour la création de conseils interprofessionnels. Evaluant la situation de son secteur, le ministre a présenté un bilan chiffré du Plan national de développement agricole et rural (Pndar). Le financement de ce dernier a coûté à l'Etat 340 milliards de dinars en sept ans. Le nombre d'emplois cumulé depuis le lancement de ce plan est de 1.158.000 postes. Le nombre d'exploitations ciblées à fin 2007 est de 428.300, alors que le nombre de projets inscrits au programme jeunes investisseurs s'élève à 8600. La superficie agricole mise en valeur est de 585.400ha. Sur ce point, Barkat révélera que 200.000ha de terres agricoles ont été détournés de leur vocation initiale. Il a révélé enfin que la loi d'orientation agricole est prête. Elle sera, selon lui, soumise prochainement au Conseil du gouvernement puis à l'APN.