Tentative de meurtre était le chef d'accusation dont devaient répondre, hier, pour la seconde fois, deux prévenus, A.B.A. et L.M., devant le tribunal criminel après un pourvoi en cassation introduit par le procureur de la République. Selon l'arrêt de renvoi, les mis en cause, armés de couteaux, avaient agressé un riverain, B.A., dans l'après- midi du 10 novembre 2003. Les faits ont eu pour théâtre le marché de la rue des Aurès (ex-La Bastille), lieu de résidence des accusés. La victime, revendeur à la sauvette de galettes de pain, aurait eu un différend avec ses agresseurs à propos de leur comportement. B.A. aurait tenté d'intercéder en faveur de l'un de ses clients en devinant qu'il était la cible d'un vol orchestré par les mis en cause. Sa bravoure a suscité leur colère et en représailles, ils n'ont pas hésité à le poignarder à plusieurs reprises sur différentes parties du corps. La victime a été évacuée dans un état critique vers le service des urgences du CHU d'Oran où elle a subi une intervention chirurgicale. Un certificat d'incapacité de travail d'une durée de trois mois lui a été délivré par le médecin légiste après une hospitalisation de 12 jours. Hier, en se relayant à la barre des accusés, les deux prévenus ont nié les faits à travers des déclarations contradictoires par rapport à celles qu'ils ont formulées devant le magistrat instructeur et lors de leur procès en première instance. « Nous nous sommes opposés entre la victime et ses assaillants. Nous ne l'avons pas poignardé, au contraire nous l'avons assisté », ont déclaré en substance les prévenus. Appelée à son tour à la barre, la victime a formellement reconnu ses agresseurs en faisant remarquer : « Je dérangeais ces individus et ils avaient décidé de me chasser de leur lieux de prédilection ». Le représentant du ministère public a mis en exergue la violence urbaine, qui est notamment signalée au niveau de cette rue commerçante « où de nombreux citoyens ont été délestés de leurs biens en effectuant leurs achats ». Il a conclu en requérant 15 et 10 ans de réclusion criminelle pour respectivement A.B.A. et L.M. L'avocat de la défense a plaidé les circonstances atténuantes en faveur de ses mandants. Au terme des délibérations, le tribunal criminel a condamné A.B.A. à 12 ans de réclusion et L.M. à 7 années d'emprisonnement.