Le conseil du gouvernement a examiné un projet de redéploiement et de restructuration du secteur public marchand. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, s'est chargé devant les représentants de la presse hier d'expliquer le besoin d'une telle réorganisation qui n'est pas la première du genre. De l'avis même du ministre, cette quatrième révision du mode de gestion des entreprises appartenant au secteur public « peut ne pas être révolutionnaire ». Pourquoi donc opérer des changements si l'on n'est pas sûr des résultats ? En guise de réponse, M. Temmar se limitera à dire que l'objectif est d'éviter la faillite des entreprises algériennes et d'atteindre un standard de compétitivité, et faire en sorte que ce secteur devienne productif. Il fera remarquer que le secteur public ne représente qu'un apport de 15% au PIB contre 75% détenus par le secteur privé. Dans son diagnostic sur la santé des 322 EPE chapeautées par les SGP, M. Temmar indique que 150 entreprises sont en situation de faillite, d'autres accusent des déficits financiers mais peuvent se relancer, et d'autres en bonne santé financière. Le projet que son département a présenté en conseil de gouvernement se fixe comme base « la reconstruction du tissu industriel et la relance significative de la production ». Le secteur public marchand se doit, selon M.Temmar, d'encourager la spécialisation dans les branches et filières où l'Algérie a des avantages matériels et historiques, « nous sommes face à la problématique de création des conditions pour que les entreprises deviennent plus compétitives. Il y a des secteurs inexistants en Algérie comme la construction navale ou automobile, ainsi que dans la fabrication des technologies de l'information, nous devons développer d'autres branches », souligne le ministre. L'actionnariat de l'Etat a aussi été posé comme facteur ambivalent et, pour lui, « il s'agit de cerner cette double mission des SGP chargées des privatisations et en même temps du développement des entreprises, en approfondissant l'idée de séparer ces deux activités ». Interrogé sur le bilan des premières restructurations du secteur public marchand, le ministre fera remarquer que « la privatisation pose un problème de rente. L'Etat doit être dans la rente. Une EPE ne peut pas avoir sa part de biens, car elle appartient à la nation ». Sur la question des salaires impayés, M.Temmar affirme que tous les salaires ont été payés jusqu'à une certaine date, « il se peut qu'il y ait des problèmes par-ci, par-là, mais il faut savoir que le paiement de tous ces salaires a été fait sur le budget de l'Etat. A l'avenir, ce type de problèmes devrait être réglé sur la base d'une solution structurelle ». A noter pour l'heure que 500 entreprises ont été privatisées.