Les membres du gouvernement devraient plancher incessamment sur le redéploiement du secteur public marchand. « Les discussions sur la réorganisation des entreprises publiques devraient se tenir ce mardi », a affirmé hier le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, lors d'une rencontre sur la stratégie industrielle organisée à l'hôtel El Aurassi par l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep). Il est à rappeler, à ce propos, que les Sociétés de gestion des participations (SGP) demeurent sans tutelle depuis la fusion entre le ministère de la Participation et de la Promotion des investissements et celui de l'Industrie. L'autre grand chantier qui attend le ministère de l'Industrie est celui de la mise à niveau des entreprises publiques. Déjà, a souligné M. Temmar, pas moins de 2000 entreprises ont été retenues pour ce programme. « Aujourd'hui, nous avons commencé le travail. La stratégie industrielle est aujourd'hui une réalité », déclare-t-il. Les groupes de travail installés à la suite des assises sur la stratégie industrielle ont tracé des feuilles de route qui précisent les politiques qui devraient être mises en œuvre par les entreprises et les pouvoirs publics. Il s'agit notamment des mesures institutionnelles, des mesures liées à la mise en place des infrastructures industrielles nécessaires ainsi que des mesures d'incitation. « Les feuilles de route ont été adoptées par le gouvernement. Mais cette stratégie ne concerne pas uniquement le gouvernement. Elle s'adresse surtout aux entreprises », souligne M. Temmar. Mais pour l'heure, le responsable du secteur de l'industrie ne semble pas avoir une idée précise sur le coût et le délai de la stratégie industrielle. « Pour le coût, cela se fera au fur et à mesure. Quant aux délais, il faut savoir que la stratégie ne se conjugue plus au futur. Il est néanmoins trop tôt pour faire les bilans », estime-t-il. Le ministre se dit étonné des interrogations des médias sur le devenir de la stratégie industrielle. « L'on se demande où est la stratégie industrielle, il ne faut pas la chercher au niveau du ministère mais chez les industriels. Elle est entre les mains de la nation », lance-t-il. « Si l'Etat ne peut pas gagner le pari de la croissance, le marché ne le peut pas non plus. L'intervention de l'Etat est importante et nous en avons les moyens », a souligné le ministre de l'Industrie. La centrale syndicale ne partage pas cet avis. Un représentant de l'UGTA a souligné hier que « le retrait de l'Etat est important parce que son intervention est inefficace et source de distorsions et de déséquilibres graves pour l'économie. Seul le marché est capable d'assurer sur le long terme une croissance économique ».